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Avant les Jeux olympiques et paralympiques. En savoir plus

Paris 2024 Membre éminent de l’équipe de France de water-polo depuis 18 ans et Ambassadeur du sport de la Région Île-de-France, Rémi Saudadier tentera, avec ses coéquipiers, de décrocher une médaille olympique aux Jeux de Paris 2024. Rencontre avec celui qui a vu le water-polo français entrer dans la cour des grands au fil de années.

À 38 ans, Rémi Saudadier fait figure de grand frère dans une équipe de France de water-polo qui a su se hisser, ces dernières années, dans le club très fermé des nations qui comptent dans ce sport très exigeant. 

Demi-finalistes des derniers Championnats du monde à Doha (Qatar) en février 2024, les Bleus comptent bien décrocher une médaille olympique à domicile lors de cet été olympique. En pleine préparation, Rémi Saudadier nous raconte son parcours et son rôle d’Ambassadeur du sport de la Région Île-de-France.

Quel a été votre parcours sportif ? Qu'est-ce qui vous a mené vers le water-polo ?

Rémi Saudadier : Tout est parti d’une blessure. Durant ma croissance, j’ai grandi trop vite et j’ai développé un problème au genou. À cette époque, je faisais déjà énormément de sport : basket, athlétisme, football, rugby, tennis, judo... Mais à cause de ce problème au genou, j’ai dû arrêter le sport « terrestre » pendant presque 2 ans. Alors on m’a conseillé des sports sans appui qui ne soient pas traumatisants pour le genou. C’est comme cela que je me suis tourné vers les sports aquatiques et que j’ai découvert le water-polo. Car je voulais vraiment faire un sport collectif. J’ai donc commencé à 13 ans dans un tout petit club à côté d’Orléans. J’ai eu la chance d’avoir un entraîneur qui était un international slovaque. Il m’a inculqué les valeurs de la discipline et du travail typiques des pays de l’Est. C’est quelque chose que j’ai toujours gardé et avec lequel j’ai grandi. 

Comment s’est passée ta progression de ton premier club à une carrière de 18 ans en équipe de France ?

R. D. : De ce petit club, je suis arrivé en équipe de France junior et j’ai participé aux Championnats du monde. Cela m'a ouvert les portes des clubs professionnels. J’ai choisi Nice où j’ai joué pendant 7 saisons. Ensuite, je suis allé à Montpellier, où j’ai gagné mes premiers titres de champion de France. En 2016, l’année des Jeux de Rio au Brésil , où nous avons terminé 11es, j’ai senti qu’il fallait que je passe un cap pour continuer à performer et apporter quelque chose en plus à cette équipe de France. Je suis donc parti tenter l’aventure à l’étranger et j’ai signé à Berlin, qui était l’un des clubs phares du water-polo européen. Que ce soit en termes d’infrastructures ou d’exigences au quotidien, c’est vraiment un très gros club. À Berlin, j’ai participé à des compétitions qu’on n’a pas l’habitude de jouer en tant que joueur français, comme les phases finales de Champion’s League. Dans le même temps, d’autres joueurs français sont aussi partis à l’étranger. Toute cette expérience accumulée nous a permis de passer un cap et d’arriver sur les tournois internationaux avec une vraie plus-value pour l’équipe. Aujourd’hui, je suis capitaine de mon club, le Cercle 93 à Noisy-le-Sec (93), un club très ambitieux en France. De nombreux joueurs de l'équipe sont rentrés en France en cette année olympique pour bien préparer les Jeux de Paris 2024.

Aux derniers Championnats du monde, en février 2024, vous êtes allés jusqu’en demi-finales. La progression est impressionnante...

R. D. : Cette performance est l’accumulation de plusieurs choses. Nous pouvons compter sur des joueurs qui ont maintenant énormément d’expérience. La perspective des Jeux de 2024 a donné à tout le monde l’envie de continuer pour viser très haut. Pour moi, à 38 ans, c’est le dernier défi. Il y a ce mix entre l’expérience des anciens et la nouvelle génération, et notamment un joueur exceptionnel comme Thomas Vernoux, qui est un peu le Mbappé du water-polo, un top joueur mondial alors qu’il n’a que 22 ans. Il y a aussi cet effet « JOP » qui fait que tout le monde a envie de performer dans son club l’année des Jeux. Et du côté fédéral, tout a été mis en place par le staff de l’équipe de France pour être ambitieux. Nous avons un nouvel assistant coach qui est l’un des meilleurs au monde, nous avons également maintenant un coach pour l’aspect psychologique et un manager en charge de la cohésion de groupe. C’est quelque chose que nous n’avions pas avant et qui apporte vraiment une plus-value. Durant ces dernières années, nous sommes allés chercher de la performance dans tous les domaines possibles.

Que diriez-vous aux jeunes pour qu’ils vous imitent et se lancent dans le water-polo ?

R. D. : Déjà, il faut qu’ils sachent que c’est un sport très difficile physiquement, mais dans lequel on prend beaucoup de plaisir. C’est vraiment un sport qui  forge un caractère, qui t’oblige à être organisé, à t’inscrire dans la valeur du travail et du collectif. En fait, cela t’inculque les valeurs qui te permettent de construire ta vie et de partir sur les bonnes bases pour toujours être meilleur. C’est vrai dans tous les sports, mais plus particulièrement dans le water-polo.

Parlez-nous de votre rôle d’Ambassadeur du sport de la Région...

R. D. : Depuis que suis rentré en France, j’interviens dans les écoles avec beaucoup de plaisir. En 2024, depuis le retour des Championnats du monde de février, je suis intervenu dans une quinzaine de classes. Je suis là pour expliquer aux jeunes que même en partant d’un tout petit club on peut faire de grandes choses. Quels que soient ton milieu social ou tes origines, si tu veux, tu peux. Ton parcours ne dépend que de toi, de ton sérieux, de ton travail. Dans le sport de haut niveau, ce ne sont pas forcément les plus talentueux qui vont réussir, ce sont ceux qui sont bosseurs. Comme je le dis toujours, le travail bat le talent. C’est ça, mon message pour les jeunes : rêvez grand et soyez ambitieux !

De quelle façon la Région vous soutient-elle ?

R. D. : La Région souhaite aider et transmettre des valeurs. Elle soutient financièrement les sportifs franciliens. C’est important pour que les athlètes restent concentrés sur leur projet sportif et puissent réussir. C’est un gros atout pour certains sports où il n’y a pas forcément beaucoup de moyens. Le fait d’avoir ce poids en moins, cela permet aux sportifs d’être focalisés sur l’essentiel et de performer. C’est important que cela soit pris en compte.

Vous allez évoluer lors de la phase de groupes dans le nouveau Centre aquatique olympique de Saint-Denis. Que pensez vous de ce nouvel équipement ?

R. D. : C’est vraiment une très belle piscine. À Paris et en Île-de-France, il nous manquait une piscine d’un certain standing qui puisse nous permettre d’organiser de grandes compétitions. Grâce à ce type d’équipement, la France pourra accueillir par la suite des Championnats du monde et des Championnats d’Europe en water-polo et en natation. 

Pour Rémi Saudadier et l'équipe de France masculine de water-polo, les choses sérieuses débuteront le 7 août 2024 avec la phase de groupes des Jeux de Paris 2024 au Centre aquatique olympique de Saint-Denis (93). Allez les Bleus !
 

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