L’alimentation des grandes eaux de Versailles et de Marly a donné naissance à l’invention d’une grande machine hydraulique implantée sur la Seine au XVIIe siècle.
Aujourd’hui située sur le territoire de Bougival, la machine dite de Marly est destinée à pourvoir en eau de Seine les parcs des châteaux de Marly et de Versailles avant que Louis XIV n’engage le projet de détourner une partie des eaux de l’Eure. La machine est conçue par le chevalier Arnold de Ville qui s’entoure de l’assistance technique du liégeois Rennequin Sualem, lequel avait fait ses preuves dans le pompage des mines. La machine est inaugurée en 1684 et fonctionne tant bien que mal jusqu’en 1817. L’ensemble est mu par le courant de la Seine qui actionne 13 roues à aubes de 12 mètres de diamètre, disposées sur deux lignes parallèles. Le mouvement de ces roues permet de pomper l’eau fluviale et de la refouler dans des canalisations. La rotation des roues impulse également un mouvement à des pompes relais (au nombre de 257) qui hissent l’eau jusqu’au sommet du coteau où l’aqueduc de Louveciennes l’achemine vers Marly et Versailles.
La médiocrité du rendement de la machine et les caprices d’un fleuve au débit encore peu régularisé appelèrent, en vain, de multiples tentatives de perfectionnement. En 1827, l’architecte François Cécile et l’ingénieur Louis Martin construisent une machine à énergie mixte, hydraulique et thermique. Les installations entravant le cours d’une navigation en plein essor sur la Seine, l’ingénieur Poiré construit en 1839 une première écluse pouvant contenir six péniches.
En 1858, l’ingénieur Dufrayer construit la dernière machine hydraulique comprenant six roues motrices de 12 mètres de diamètre à structure métallique et pales de bois qui actionnent 24 pompes horizontales.
De 1879 à 1883, dans le cadre du plan Freycinet, deux écluses sont construites sous la direction de l’ingénieur en chef Boulé. En 1894 des puits de pompage sont creusés en sous-sol dans la nappe phréatique pour alimenter plusieurs communes en eau potable.
En 1929, un puits artésien est bâti. La machine de Dufrayer est ensuite convertie partiellement en centrale électrique, puis arrêtée en 1963 ; la machine est finalement démolie en 1968 lors du réaménagement de ce bras de Seine.
Partager la page