Rencontre Pascal Boireau est directeur du laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort – ANSES et coordonnateur scientifique du DIM 1health. Il nous explique le fonctionnement de ce Domaine d’intérêt majeur soutenu par la Région Île-de-France. Et apporte un éclairage scientifique sur la pandémie de Covid-19. Entretien.
Tout d’abord, quel est le projet scientifique du
Pascal Boireau : Le
Le DIM 1health en ligne
Pour tout savoir de ce Domaine d'intérêt majeur de recherche régional, et tout connaître de son actualité, ses projets..., rendez-vous sur : www.dim1health.com.
Quels sont les domaines de recherche liés au
P. B. : Depuis sa création fin 2016, ce projet scientifique s’attache à soutenir les recherches qui mettent en lien les perturbations environnementales au sens général et les émergences d’agents pathogènes. L’Homme, en modifiant profondément les écosystèmes, est un acteur de ces émergences. Il y a aussi le constat que les maladies infectieuses coûtent à l’humanité, elles sont une réalité du présent. Ces maladies sont provoquées par des bactéries, des virus, des parasites, des champignons ou encore des prions. Enjeu majeur de santé à l’échelle planétaire, elles sont la cause de 23% des décès chaque année dans le monde. Or moins de 40 nouvelles molécules ont été découvertes depuis 50 ans pour lutter contre ces maladies infectieuses, alors que les maladies humaines chroniques ont bénéficié de 1.480 nouveaux médicaments. Partant de cette carence, le
Comment fonctionne le
P. B. : Il ne s’agit pas d’un réseau formalisé. C’est une petite structure de coordination soutenue par 12 partenaires académiques –établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), universités, agences – ou du secteur économique – Syndicat de l’industrie du médicament, entreprises pharmaceutiques, etc. Il s’agit donc d’un réseau potentiel de plusieurs milliers de techniciens, ingénieurs chercheurs qui travaillent en Île-de-France dans ce domaine. Le
Qu’est-ce qu’un
Les Domaines d’intérêt majeur (DIM) d'Île-de-France fédèrent, autour de domaines de recherche à fort potentiel, des réseaux de laboratoires, universités, LABEX et partenaires socio-économiques situés sur le territoire francilien.
Définis et financés par la Région, les
De quelle façon le
P. B. : Dès 2017, le
Comment les équipes mobilisées au sein du
P. B. : Le
Aujourd’hui, où en est la recherche sur les coronavirus ?
P. B. : Les coronavirus (CoVs) sont des virus provoquant des maladies graves chez l’Homme et les animaux. Dans les années 1980-1990, des chercheurs ont identifié les protéines principales responsables de l’attachement des virus animaux aux cellules de leurs hôtes. Puis, dans les années 1990-2000, les récepteurs aux coronavirus animaux des cellules hôtes ont été identifiés avec les premiers génomes entièrement séquencés. Après 2000, nous avons assisté à des émergences majeures chez l’Homme avec le
De quelle façon le
P. B. : Comment ce virus
Les chauves-souris seraient donc hors de cause ?
P. B. : En général, les chauves-souris ne transmettent pas directement leurs virus à l’homme. Par ailleurs, les chauves-souris incriminées en Chine nichent dans la province du Yunnan, très éloignée de Wuhan. Et il n’existe que quelques espèces, dans la grande biodiversité des chauves-souris, qui hébergent de tels virus. Chez celles-ci, on trouve des coronavirus ayant 96% d’identité avec le
En quoi le
P. B. : Bien que le

Le mode de transmission du
P. B. : Le
Quelle est la durée d’incubation ?
P. B. : Les coronavirus ont un cycle viral d’une douzaine d’heures au moins. Donc le temps d’avoir une charge virale importante, expliquant les signes cliniques, nécessite une incubation de quelques jours – en moyenne 4 à 5 jours en fonction de la charge infectieuse initiale.
Combien de temps les malades sont-ils contagieux ?
P. B. : Plutôt que de « malade », nous parlerons de « personne infectée ». Le coronavirus est éliminé en général en moins de 2 semaines. La réaction immunitaire de l’hôte entraîne une maîtrise de la multiplication virale. Néanmoins, il y a une certaine excrétion virale de la part de patients en incubation ou ayant guéri cliniquement au-delà de ces 2 semaines.
Comment se traduit l’infection chez les patients atteints par le
P. B. : Les
Pourquoi le
P. B. : Le
Faut-il s’inquiéter d’une possible mutation du virus ?
P. B. : Les premières séquences génomiques initiales de
Selon vous, quelle part de la population mondiale sera touchée par le
P. B. : Aujourd’hui, toute la population mondiale est potentiellement exposée et sensible à ce nouveau virus. Les freins à ce virus sont de 2 ordres : la gestion des barrières individuelles de protection – incluant l’utilisation des antiviraux si des molécules sont finalement identifiées pour bloquer le virus –, et le « pathobiome », ce concept également intégré dans les travaux du
Le
P. B. : Oui, le
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