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Podcast : Budget participatif, écologique et solidaire

[MUSIQUE]

[Thibaud]
Depuis tout petit avec mes potes on est beaucoup dans les sports extrêmes. A un moment, on est partis sur le BMX, en skate-park, donc à faire des figures. Et moi, finalement, ça m’est resté un peu dans la tête. Aujourd’hui je ne suis plus partisan de BMX mais je suis partisan de vélo.

[Amélie]
Il ne suffit pas de planter pour agir pour la biodiversité, il y a des choix judicieux à faire en termes de variété, en termes de diversité génétique des plantes.

[Anna]
On a un peu de tout, on a de la sauge microphylla… Là, on a de la lavande, des framboisiers, plein de diversité de romarin.

[Journaliste]
Vous écoutez “Paroles de Franciliens”, le podcast de la Région Île-de-France qui vous donne la parole.

A chaque épisode, nous partons à la rencontre de bénévoles, d’artisans, de lycéens, d’entrepreneurs, d’agriculteurs, d’artistes, de sportifs.

Et ils ont tous bénéficié du soutien de la Région pour s’engager, se reconvertir, ou simplement poursuivre leur passion. 

Voici leur histoire...

[Thibaud]
C'est le camion qu'on a réussi à avoir avec le Budget participatif, c'est un gros camion. On peut rester debout, c'est un master 3. Tout ça va permettre de faire un camion atelier à l'intérieur pour rester vraiment debout et travailler en intérieur.
Derrière, on a un grand mural. Un peu sur le même principe de la porte coulissante qui viendra coulisser en dehors du camion et on travaillera vraiment derrière. Puis, on a une rampe pour monter les vélos plus facilement, pour éviter de se casser le dos.

[Journaliste]
Lui, c’est Thibaud. Il a 37 ans, et il habite en Seine-et-Marne. L’année dernière, il a soumis son projet au budget participatif, écologique et solidaire de la Région Île-de-France. 

Le principe est simple : si vous êtes sensibles à la cause environnementale, et que, bien-sûr, vous habitez en Île-de-France, vous pouvez proposer un projet qui sera soumis au vote des Franciliens. 

Au total, la Région y consacre un budget de 500 millions d’euros sur 5 ans.
Depuis le lancement du Budget participatif, 1.153 projets ont déjà été financés. Ça veut dire 1.153 projets choisis par les Franciliens depuis juin 2020.

Celui de Thibaud s’appelle Recyclo. C’est un camion-atelier qui sillonne l’Île-de-France pour réparer et vendre des vélos d’occasion. 

[Thibaud]
On fait de la réparation, de la vente, de l'achat aussi.

Et puis, on fait pas mal d'événements pour faire des trocs à vélo, tout ça. Tout en rapport avec le vélo. Donc tout a pris grâce au Budget participatif. J'ai fait une demande pour le camion atelier que je n'avais pas au début, donc j'ai commencé avec ma voiture personnelle. D'ailleurs, ma femme m’a bien engueulé avec ça. Je les ai bien bousillées mes voitures. Et du coup, le budget a été débloqué de 10.000 euros pour pouvoir acheter un camion, justement, et commencer mon activité.

[Journaliste]
À l’origine, Thibaud travaillait au département vélo d’un grand magasin de sport. Au fil du temps, il a constaté que ses services ne répondaient pas toujours à la demande des clients.


[Thibaud]
En gros, il y avait des gens qui venaient avec des vélos un peu trop obsolètes. On n'avait pas forcément les pièces pour des vélos qui datent d'il y a 40 ans. On n'avait pas forcément ce qu'il fallait, ou alors les devis étaient beaucoup trop haut pour les gens, donc, forcément, on ne pouvait pas les réparer et on jetait les vélos.

Il avait aussi des gens comme des petites dames qui venaient me voir en disant « Bah moi, mon vélo c’est un vélo électrique, je n’arrive pas à le mettre dans ma voiture, je ne peux même pas vous l’amener pour le faire réparer, il ne rentre pas ».

Alors je me suis dit « Il faut que j'aille voir les gens chez eux, à domicile directement, pour pouvoir les réparer à moindre coût, avec des pièces que moi je peux récupérer sur d'autres vélos ».

[Thibaud]
Ce monsieur s'est fait voler ses vélos il y a quelques jours. C'est un habitué qui vient faire réparer ses vélos ici, là il cherche 2 vélos. Donc on a des vélos qui sont remis en état, prêt à être vendus.

On peut se permettre de mettre des petits prix comme ça parce qu'on a beaucoup de dons quand on va sur des événements avec des associations qui font des appels aux dons. Et ça permet justement de nous rémunérer et en même temps de faire des petits prix pour les gens, d'avoir accès à des vélos réparés et pas chers quoi.

[Dialogue]

[Thibaud] C'était les 3 à 120 euros, ça fait 40 euros le vélo. 

[Client] Celui qui m'a volé les vélos franchement...

[Thibaud] Et oui tu n'as pas de chance...

[Thibaud]
Je suis beaucoup dans le recyclage, donc je fais de la seconde vie. J'en ai marre de voir les gens acheter du neuf alors qu'on peut remettre des choses d'aplomb pour que ça reparte sur une seconde vie. Donc voilà, l'idée à la base, c'était d'acheter des lots de vélos qui allaient être mis à la déchetterie et les retaper à moindre coût et les revendre pour refaire un cycle pour de nouvelles personnes.

[Journaliste]
Recycler, c'est la base des gestes éco-responsables. Mais il a aussi plein d’autres initiatives autour du développement durable, que la région souhaite soutenir à travers le budget participatif. 

Au total, il y a 6 thématiques dans lesquels vos projets peuvent s’inscrire : 
• le vélo et les mobilités propres, comme le projet de Thibaud
Mais aussi :
• l’alimentation, 
• l’économie circulaire, 
• les énergies renouvelables 
• la santé environnementale
• et la biodiversité et les espaces vert

C’est dans cette catégorie que s’inscrit le projet d’Amélie, cofondatrice de Pépins Production. 

[Amélie]
Pépins Production, c’est une association qui est née il y a 6 ans et à l'époque, on voyait déjà un engouement pour la nature en ville. On sentait que les architectes intégraient du végétal dans les projets. Mais ils ne s'intéressaient pas trop à la question d'où ça venait comment est-ce que ça avait été produit.

Est-ce que ça a été transporté ? Est-ce que la terre a été extraite dans des milieux qui étaient riches en biodiversité ?

L'association propose des plantes cultivées à Paris, à Pantin ou à Chelles, donc cultivées localement. C'est l'objet de la pépinière de quartier. La pépinière de quartier ça va être un équipement qui va s'adapter à son territoire, mais qui va obligatoirement apporter différentes branches. Donc le principe d’une pépinière : vraiment produire des plantes de façon significative, pas seulement faire un semis et puis faire un test. C'est vraiment approvisionner des jardins, des maraîchers de proximité et les particuliers. Et puis, « de quartier », donc d'apporter un lieu de vie, en fait, pour le quartier et donc un lieu de vie qui va être un endroit où on peut apprendre à pratiquer, la multiplication des plantes, mettre les mains à la terre et échanger les connaissances là-dessus et même se former professionnellement. 

[Journaliste]
En gros ce que fait Amélie, c’est qu’elle va chercher des graines sauvages ou des graines paysannes, en Île-de-France. Elle les bichonne, le temps que la graine donne ses premières pousses, et puis elle les revend à des professionnels ou des particuliers, ou elle les distribue dans le cadre d’actions pédagogiques ou associatives. L’idée c’est de créer une économie circulaire et durable autour du cycle de vie de la plante.

[Amélie]
En fait, les plantes qu'on peut acheter en jardinerie qui ont de très grandes fleurs, souvent, elles n'ont pas de pollen et pas de nectar. Elles n’ont pas de nutriment pour les insectes parce qu’elles ont été sélectionnées peut-être pour leurs fleurs, mais pas pour la qualité nutritive. Et puis souvent, ce sont des clones aussi, et donc elles ont été bouturées, clonées de façon industrielle. Et donc là, l'idée d'amener des plantes sauvages, c'est vraiment de parler de la diversité génétique des plantes.

[Journaliste]
Pour remplir au mieux sa mission, l’asso d’Amélie a besoin de matériel spécifique. C’est là qu’intervient l’aide de la Région Île-de-France. Par exemple, grâce au budget participatif, Amélie et ses collègues ont pu remplacer leur véhicule utilitaire à essence, par un vélo cargo électrique. Ou encore, ils ont pu acheter un broyeur pour de faire du compost de qualité pour nourrir la terre. 

[Amélie]
Pépins Production a participé à l’appel à projets du Budget participatif écologique d’Île-de-France et on a trouvé ça intéressant parce que ça permet de soutenir les investissements qui vont nous permettre de mieux agir et de faire les bons choix pour la biodiversité. Par exemple, un des projets qu’on a soumis, c’est l’équipement en broyeur pour la pépinière Chanzy. L’idée c’est de pouvoir améliorer la logistique du végétal et notamment le compostage des branches, des feuilles sur place. Mais pour cela il faut les réduire en petits morceaux. Cela représente des investissements, et cumulés c’est intéressant d’avoir un coup de pouce pour mettre en œuvre ces projets-là. 

Pour la pépinière de quartier Chanzy, on a sollicité l’aide de la Région pour l’achat d’un vélo avec une charrette, donc un vélo cargo pour s’équiper en utilitaire pour effectuer les livraisons de plantes. La pépinière de quartier rayonne, on va livrer soit des boutiques spécialisées dans l’alimentation durable, ce qui a du sens avec notre projet. On peut aussi se déplacer pour aller faire des plantations chez les différents partenaires. 

[Journaliste]
Mais ce n’est pas tout, l’aide de la Région a aussi pu donner naissance à Chorine...

[Amélie]
On a soumis un projet qui était la construction d'une serre itinérante, une pépinière itinérante, qu'on a appelé Chorine. Elle s’appelle Chorine parce que c'est le suffixe qui sert à expliquer la façon dont les graines se déplacent. Donc, comme c'est une pépinière itinérante, elle se déplace. Donc les graines se déplacent par zoochorie, elles s'attachent aux poils des animaux ou par anémochorie, elles se font emporter par le vent.

L'idée, c'est de déplacer la serre pour qu'elle s'implante quelques mois à un endroit et qu'elle puisse faire émerger un projet. Le projet qu'elle a fait émerger en 2021, donc vraiment grâce au Budget participatif, c'est le projet de la pépinière René. Elle est à Pantin, à cet endroit-là, on est sur une friche qu'on peut occuper temporairement et donc il faut aller très vite.

Donc, cette pépinière itinérante qui fait 8 mètres carrés, est équipée avec des bacs tout comme une grande. Elle a permis, dès le jour où on a reçu les clés de la friche, d'installer la pépinière et d'accueillir des écoles dans les semaines qui suivaient.

[Dialogue]

[Amélie] Anna j'ai ramené des plants de flore urbaine, ça va nous faire des pieds-mères parce qu'ils ont semé l'origan zaarae. Tu connais le zaatar ? Ce sont des épices libanaises.

[Anna] Ah oui oui je connais !

[Amélie] Par rapport à l'origan qu'on avait déjà il est velu.

[Anna] Oui il a plus de poils sur la tige et tout.

[Amélie] Il est beau hein ?

[Anna] Je peux peut-être le repiquer dans un gros pot. Comme ça il sera peut-être mieux.

[Amélie] Oui c'est ça, ce serait l'idée et de le mettre dehors. Et en fait il marcotte facilement...

[Journaliste]
Les pépinières d’Amélie n’ont pas seulement vocation à faire germer des plantes, ce sont aussi des lieux de vie et de rencontre qui rassemblent des bénévoles et des habitants du quartier. C’est un lieu participatif et inclusif, où chacun peut venir s’échapper du bruit de la ville, ou juste filer un petit coup de main, sans distinction d’âge ou d’origine sociale. 

Pour Thibaud, le patron de Recyclo, cette dimension humaine et collaborative est également très importante dans son projet.

[Thibaud]
En fait à force qu'on aille dans les villes les gens y prennent goût et viennent nous voir parfois pour rien, juste pour parler, prendre des conseils, ça devient une habitude pour eux. Ils savent qu'on est là tous les 15 jours. 

On fait des ateliers participatifs pour les gens qui ont envie d'apprendre eux-mêmes à réparer leur vélo. Donc, on met en place, sous réservation, des ateliers où tout est mis en œuvre pour les aider à réparer. On travaille aussi avec beaucoup d'associations. Par exemple, le week-end dernier, on a travaillé avec une association qui a fait une demande de collecte de vélos. Au lieu de les jeter ils nous les ont donnés. Nous, en contrepartie, on a réparé quelques vélos pour les donner aux Restos du cœur, au nom de l'association qui nous a fait venir.

[Journaliste]
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’aide de la Région s’appelle : le budget participatif, écologique et solidaire. La solidarité et l’entraide sont au cœur de tous les projets financés jusqu’ici. 

[Thibaud]
Ma femme aussi, qui est cheffe de service dans une association pour réfugiés, a fait une demande de budget participatif. Ça s’appelle les jardins participatifs, l’association s’appelle Empreinte. Ils ont obtenu leur budget, tout est en place, ils sont déjà en train de cultiver leurs légumes, avec les réfugiés et ils mangent leurs récoltes. C’est super, ça marche très bien. 

[Journaliste]

Si les projets d’Amélie et Thibaud vous ont inspirés et que vous souhaitez soutenir d’autres initiatives écologiques et solidaires, alors votez pour vos projets préférés ! Ça commence le 7 octobre 2021 et toutes les informations sont à retrouver sur le site de la région : iledefrance.fr.

[MUSIQUE]

[Journaliste]

C’était « Paroles de Franciliens », un podcast réalisé par la Région Île-de-France. N’hésitez pas à liker, à commenter et à partager.

Merci à Thibaud et Amélie pour leurs témoignages et leur investissement, pour améliorer notre cadre de vie en Île-de-France.

À très vite pour de nouvelles paroles de Franciliens.

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