FoRTE #5 : expo des jeunes artistes en arts visuels soutenus par la Région

Doté de 1 million d’euros chaque année, le Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE) finance, lors de chaque édition, les projets de plus de 40 jeunes créateurs en arts visuels, arts de la scène, cinéma et audiovisuel et musique.

Chaque artiste dont le projet a été retenu reçoit, pour le réaliser, une bourse mensuelle pouvant aller jusqu'à 2.500 euros pendant 10 mois. Et il est accompagné pendant cette période par une structure professionnelle, artistique et culturelle.

7 œuvres nées avec le soutien de la Région

Du 25 novembre au 16 décembre 2023, découvrez, au Fonds régional d'art contemporain Les Réserves à Romaiville (93), les réalisations de 7 artistes lauréats en arts visuels 2022 (c'est-à-dire de la 5e session FoRTE) :

• Dans les hautes herbes nous nous sommes frôlés, installation de L. Camus-Govoroff, diplômée des Arts décoratifs de Paris (EnsAD), réalisée avec l'association Bright Lights Big Cities (75).
  Cette expo a été pensée comme une installation immersive multisensorielle, une déambulation entre la salle d’exposition et le jardin, s’apparentant à une balade en forêt partiellement bétonnée. L’installation principale est une cabane en bois dans laquelle seront présentées, dans une ambiance sonore créée pour l’occasion, des pièces olfactives produites avec des décoctions de plantes cultivées dans le jardin, ainsi que le projet éditorial retraçant les différentes saisons du temps de résidence, pensé avec la plateforme Jeunes Critiques d’Art et réalisé en partenariat avec la Fonderie de l’Image.
• Dancing Cells, exposition complétée d'une vidéo et d'une publication de Camille Juthier, titulaire d'une licence en philosophie et diplômée des Beaux-Arts de Nantes Métropole, réalisée avec le collectif Glassbox (75).
  Ce projet s’inscrit dans une recherche plastique et théorique sur les interactions entre troubles psychiques, sensations corporelles et appréhensions du monde. Ce travail trouve son origine dans une collaboration régulière avec le frère de l’artiste, Simon, 26 ans, lui-même dans le trouble du spectre autistique. Ce film se concentrera sur les corps neuro-atypiques et les sensations induites par ceux-ci, afin d’envisager les enjeux politiques de ces observations : comment les architectures, les lumières, les sons ou les objets qui nous entourent, impliquent une normalisation implicite, inadaptée à la diversité des singularités. Comment certains aspects de la vie physique des humains (l’accès à l’espace public, social, sexuel) ne sont pas rendus accessibles aux personnes qui sont dans ces états de troubles, qu’ils soient physiques ou psychiques.
• Atlas des gestes dansés du Grand Paris, livre de Jacques Ligot, diplômé de l’École nationale
  supérieure d’architecture de Paris Val de Seine, réalisé avec le théâtre La Ménagerie de verre (78).
  Ce livre de 150 pages environ raconte l’histoire de la métropole à travers le prisme de la danse dans les espaces publics. Visant à valoriser une histoire méconnue de ce territoire depuis l’époque médiévale, cet ouvrage sera composé d’une cartographie générale, d’une présentation détaillée d’une quarantaine de lieux particulièrement significatifs, illustrés de photographies, dessins d’architecture et croquis, d’entretiens réalisés avec des danseurs,
  des architectes et des usagers, et d’une série d’archives. Il sera enrichi par une cartographie en open source réalisée en collaboration avec des danseurs et utilisateurs d’espaces publics, lors de workshops réalisés dans 5 institutions d’Île-de-France, aux réalités urbaines différentes. 
• La vie en soi, à travers soi, découle d’une vision hors champs, installation multimédia immersive de Winnie Mo Rielly, titulaire d’un diplôme national supérieur d’art plastique (DNSAP) des Beaux-Arts de Paris, réalisée avec la Fondation Fiminco (93).
  L'installation finale finale regroupe une dizaine de sculptures, photographies, sons, performances documentées et projections. Pour y parvenir, l’artiste a constitué un terrain de jeu dans lequel elle a invité des personnes à réaliser des exercices physiques, des discussions et des interactions. Ces moments ont été enregistrés par des prises de son mais aussi documentés par la photographie, la vidéographie, des dessins et des échanges écrits. Les corps, décousus et fragmentés par les découpes sculpturales et photographiques qui les mettent en scène, représentent une intimité perdue que l’on doit retrouver pour échanger avec soi-même et autrui. Plastiquement, il s’agit de créer une structure architecturale, comme une ville miniature.
• Sol. Sol. Sol. Sur la tête, installation immersive de l'artiste brésilien Gabriel Moraes Aquino, diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2020, réalisée avec la Fondation Fiminco (93).
  Ce projet est composé de dispositifs multimédias qui représentent différentes manières de se rapporter au phénomène d’accélération rotationnelle de la terre, à travers une approche socioculturelle et géographique. Au fur et à mesure que le mouvement et la rencontre deviennent des actes radicaux, l’élargissement des conditions de repos et d’isolement deviennent des alternatives pour vivre et contempler le monde. La contradiction entre ces conditions sert de point de départ pour générer une expérience d’inertie constante, comme si ce sol devenait
  un véhicule à haute vitesse. L’espace présente des combinaisons d’éléments qui proposent de manière poétique des univers qui se croisent, malgré leurs différences culturelles et esthétiques.
• Tapis brodé, installation et performance de Nina Chalot, designer, titulaire du diplôme créateur industriel de l’ENSCI-Les Ateliers, réalisées avec la Maison de la culture de Seine-Saint-Denis (93)
  Lieu de rencontre, le tapis constitue, dans certaines cultures, un espace où sont consignées, par le dessin, ou la peinture, les grandes scènes de l’histoire commune d’un peuple, d’une communauté. C’est à cette première fonction que le projet souhaite renvoyer : transcrire sur le tapis, par la broderie, les dessins de personnes aux parcours multiples, pour tisser une histoire commune. Nina Chalot imagine une scène souple et nomade sur laquelle seraient brodés des dessins d’enfants, comme une accumulation de fragments de récits individuels. Le tapis peut être aussi l’endroit du théâtre. Par le recueil des dessins consignés sur le tapis, mais aussi la collecte de récits de vie et la retranscription de ces récits en spectacle sur le tapis, l’artiste transforme ce tapis en une scénographie.
• The Next Oil, installation de Lucie Douriaud, diplômée de l’École d’Art de Dijon et titulaire d’un master des Arts Décoratifs de Paris, réalisée avec Julio Artist-Run (75)
  Cette création se compose de sculptures de forme polygonale qui rappellent les 17 terres rares connues et exploitées (scandium, yttrium, lanthane…). Pour leur fabrication de ces sculptures, l’artiste a utilisé de la limaille de métaux inoxydables. Prisonniers du plâtre, ces déchets sont issus d’un recyclage de micro-objets d’origine industrielle. Le déploiement de ces travaux dans l’espace invitera le spectateur à circuler dans un paysage fictionnel et critique sur ses relations à ces environnements naturels. À cela vient s’ajouter un travail de tissage réalisé à partir de fils métalliques recyclés et de sérigraphie sur un papier recyclé également.

Reportage vidéo sur l'expo créations en arts visuels FoRTE 2022