La Maison Cocteau en musique pour la saison 2024

Émerveillement garanti à Milly-la-Forêt (91), au cœur du Parc naturel régional du Gâtinais français, dans un lieu devenu propriété de la Région en 2019.

Aller à la maison où l'artiste multifacette Jean Cocteau vécut de 1947 à sa mort, en 1963, et qui est ouverte du 3 mai au 3 novembre 2024, c'est tomber sous le charme :

D'un jardin riche en surprises (voir plus bas),
D'un intérieur tout aussi étonnant avec son mobilier baroque et ses objets insolites qui entouraient le piète au quotidien (voir plus bas).

C'est aussi bien plus :

Du 3 mai au 3 novembre 2024 , la Maison Cocteau accueille une exposition centrée sur Cocteau et la musique, intitulée « Prenez garde à la musique »,
Du 22 juin au 14 septembre 2024, des concerts, dans le cadre des « Samedis musicaux », permettent d'entendre les amis et les contemporains du poète.

L'exposition « Prenez garde à la musique » à la Maison Cocteau

L'expo « Prenez garde à la musique » invite à une traversée du XXe siècle en musique à travers :

Les musiques qui ont accompagné l’artiste à chaque étape de sa vie,
Le rôle qu’il a joué dans les mouvements musicaux du Paris des années 1920 aux années 1960.

Car bien que Cocteau n'ait été ni compositeur ni interprète :

Avant la Première Guerre mondiale, il a été le librettiste du ballet Parade, écrit pour les Ballets russes. Cette œuvre mise en musique par Erik Satie et scénographiée par Pablo Picasso mêle danse, peinture et mimique. Le spectateur y voit un prestidigitateur, un couple d’acrobates et une petite Américaine effectuer des prouesses pour convaincre la foule d’entrer dans un théâtre forain.
Dans l’éclectisme fiévreux des années 1920, il a été l'âme du Groupe des Six, composé de jeunes musiciens en rupture avec l’esthétique du XIXe siècle, liés par le goût de la légèreté et de l’ironie musicales.
En 1930, il a fait le choix d'une musique très originale de George Auric pour Le Sang d’un poète, son premier film.
En 1945, il a choisi une autre musique mémorable de Georges Auric pour La Belle et la Bête.
Toujours avant-gardiste, il a ensuite été ébloui par le jazz, un genre dans lequel il voyait la musique de chambre du XXe siècle et de la poésie pure.

Des « Samedis musicaux » également au programme

Cette expo est complétée par la programmation de « Samedis musicaux » (à 18h, du 22 juin au 14 septembre 2024).

Dans l’esprit des salons de musique, ces rendez-vous proposés dans le jardin donneront à entendre les musiques des amis et des contemporains de Jean Cocteau : Debussy, Fauré, mais aussi Poulenc ou Tailleferre.

De petites formations, piano, guitare, voix ou accordéon illustreront des genres musicaux, du classique à la chanson en passant par le jazz, sans aucune barrière entre les styles.

Expo « Marais, l'autre Jean »

Jean Cocteau et Jean Marais avec le chien Moulouk à Milly-la-Forêt (vers 1950) - **Crédit photo :** © Sam Lévin/Maison Cocteau

Nouveautés 2024 à noter aussi : le 2d étage de la Maison Cocteau est partiellement ouvert, et il célèbre Jean Marais.

Cet étage était, du vivant de Jean Cocteau, dévolu à l'immense vedette de cinéma, que le futur réalisateur de La Belle et la Bête rencontra en 1937 alors qu'il cherchait l'interprète principal de son Œdipe Roi.

L'aménagement d'origine n'existe plus, mais cet espace offre l’occasion d’évoquer la relation profonde, d'amour, de complicité, d'inspiration et de respect, entre les 2 hommes. Cela à travers des objets du quotidien, mais aussi des dessins, des sculptures, des poèmes et des témoignages des films et des pièces sur lesquels ils ont travaillé ensemble.

Une maison qui a conservé les objets et les meubles du poète

Autre attrait de la Maison Cocteau : la maison elle-même.

Le visiteur peut y découvrir les pièces de vie dans l’état où elles se trouvaient à la disparition de l'artiste :

Côté végétation, arbres fruitiers, massifs fleuris et rosiers y composent un ensemble coloré de toute beauté.

Au rez-de-chaussée, le grand salon, largement ouvert sur le jardin et sur la douve, est une plongée dans l’atmosphère particulière créée par les objets insolites et familiers de Jean Cocteau : autour du grand bureau où il écrivait, de grands rideaux d’étoffe rouge créent un écrin chaleureux. Un véritable bestiaire, issu d’objets chinés, se déploie : cheval en bois de manège, bouc encrier, hibou, magnifiques antilopes en bronze, coqs ou encore petits volatiles. De plus, une reproduction fidèle du grand dessin de Christian Bérard, Œdipe et le Sphinx, qui fait partie maintenant des collections du Centre Pompidou, a été mise en place.
À l’étage, le bureau et la chambre, espaces plus intimes du poète, ont aussi gardé leur mobilier et tous les objets qui en font le charme : encriers, porte-plume et fauteuils baroques sont à découvrir ou à redécouvrir.

Un jardin enchanté

Au-delà de l'exposition et des événements culturels, l'un des atouts de la Maison Cocteau est son jardin magnifique.

Abritant ici et là des statues réalisées par Cocteau (une tête de Turc qui apparaît dans le film La Belle et la Bête, des sphinges ou sphinx au féminin...), il jouxte un imposant château. Et, pour que le charme soit complet, il est traversé par la rivière École à la musique ensorcelante.

Milly-la-Forêt, havre de paix pour Cocteau et ses amis artistes

En 1947, après l’immense succès du film La Belle et la Bête, Jean Cocteau, qui vit dans un appartement voisin de celui de Colette, au Palais-Royal, à Paris (1er), cherche, avec Jean Marais, un refuge loin de l’agitation parisienne.

Il trouve son bonheur à Milly-la-Forêt (91), à 60 km au sud de Paris. Située à 5 min du centre de cette petite ville, la maison qu'il acquiert est un havre de paix protégé par ses hauts murs et par l’imposant château voisin.

Quand le poète s’y installera avec son dernier compagnon, Édouard Dermit, Jean Marais y sera toujours le bienvenu, tout comme Pablo Picasso ou Marlène Dietrich. La maison sera le théâtre de rencontres, de dîners, et une source d’inspiration pour Jean Cocteau jusqu’à sa mort, le 11 octobre 1963.