engagement À l'occasion de la signature de la nouvelle Charte régionale d'éthique et de déontologie du sport en Île-de-France, qui vise à lutter contre les violences sportives, entretien avec Dominique Contensoux, ex-arbitre de football au niveau régional et président de l'Association française du corps arbitral multisports d'Île-de-France.
Dominique Contensoux, un ex-arbitre de football engagé contre les violences sportives
La Région organise ce 9 octobre un séminaire sur la lutte contre les violences sportives. Parmi les intervenants : Dominique Contensoux, ex-arbitre de football au niveau régional et président de l'Association française du corps arbitral multisports d'Île-de-France (Afcam), qui a récemment organisé un colloque sur le thème « Arbitrage sportif et incivilités : comment prévenir et faire face ? ». L'événement sera suivi de la signature de la nouvelle Charte régionale d'éthique et de déontologie du sport en Île-de-France avec 72 ligues et comités sportifs.
Assiste-t-on à de plus en plus de dérives, verbales ou physiques, dans le sport ?
Dominique Contensoux : Les témoignages que nous avons pu recueillir lors de notre colloque démontrent en effet que les incivilités sont de plus en plus fréquentes. Certaines disciplines collectives sont les premières exposées, et la presse s'en fait régulièrement l'écho. Le football, par son importance, est plus particulièrement touché. Les incivilités verbales sont le premier niveau et peuvent entraîner des violences physiques,évidemment inacceptables. Le problème est qu'aujourd'hui ces violences verbales sont quasiment « normales » sur les terrains et qu'on peut aller jusqu'à dire qu'elles sont même tolérées. Elles ne choquent même plus.
Avez-vous rencontré des situations difficiles lorsque vous étiez arbitre ?
D. C. : C'était il y a plus de 20 ans maintenant, mais j'ai effectivement parfois eu l'occasion de me demander si j'allais rentrer chez moi indemne à l'issue du match. Aujourd'hui, même au niveau amateur, l'enjeu prime trop sur le jeu. Or le sport est d'abord un jeu. C'est justement le rôle des arbitres, des éducateurs, mais aussi des parents, qui parfois basculent dans l'irrationnel au bord des terrains, de véhiculer les valeurs de respect des règles, de soi et des adversaires, qui sont la base du sport. Sans ça, il n'y a pas de sport.
Cette charte peut améliorer les choses selon vous ?
D. C. : Oui, car c'est un élément supplémentaire dans la prise de conscience qu'il faut agir. Et cela permet de rappeler l'essentiel car on trouve toujours de bonnes excuses pour oublier l'essentiel. Or cette charte va justement à l'essentiel avec des mots simples. Notre conviction : l'éducation est la base de tout. Les éducateurs et les arbitres et juges sportifs ont besoin de se sentir soutenus aussi. Et cette charte est également importante à ce titre.
La Région agit contre la radicalisation dans le sport
Depuis 2017, la Région organise des formations auprès des ligues et comités régionaux pour apprendre à ses membres à repérer les signaux d’une radicalisation religieuse chez les sportifs. L’objectif est de leur permettre de distinguer les premiers signes d’une modification du comportement pouvant évoluer vers une radicalisation religieuse incompatible avec le respect des valeurs de la République. 74 référents de ligues et comités ont déjà suivi une formation spécifique et lancé le réseau de réferents.
La Charte régionale d'éthique et de déontologie du sport
Elle a pour objectif, par une action éducative, de faire reculer les nombreuses dérives constatées dans le sport en promouvant auprès du mouvement sportif francilien une approche citoyenne et respectueuse du sport.
Chaque licencié se doit d’être exemplaire à l’intérieur du club, pendant les compétitions et à l’extérieur du club. Il est appelé à signer cette charte dès sa prise de licence, à adhérer ainsi à ses 10 engagements et à les respecter en toutes circonstances.
Téléchargez la Charte régionale d'éthique et de déontologie du sport
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