patrimoine religieux En 1785, la vieille église du hameau de Romainville menace ruine. Philippe-Henri de Ségur, seigneur de Romainville charge alors l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart d’un nouveau lieu de culte.
Brongniart est connu pour affectionner le style néoclassique alors à la mode. Il propose un édifice conçu sur un plan basilical dont la façade principale présente un porche à pilastres doriques surmonté d’une frise alternant triglyphes et métopes. La nef, voutée en berceau plein cintre, repose sur des colonnes doriques. Elle est flanquée de deux bas-côtés qui aboutissent, de part et d’autre du chœur en hémicycle, à deux chapelles. Le clocher carré culmine à 24 mètres de hauteur et abrite quatre cloches datant du début du XXe siècle. Elles remplacent les cloches d’origine fondues sous la Commune en 1871.
L’édifice renferme deux cryptes voutées destinées à l’origine à recevoir les dépouilles de la famille de Ségur. Elles sont situées, l’une au pied de l’autel de la chapelle ouest, l’autre dans la nef. La dalle funéraire de l’épouse de Philippe-Henri de Ségur, datée de 1778, refermait la crypte de la chapelle. Restaurée et classée, elle est exposée sur le mur ouest de l’édifice à gauche de l’entrée. Gravée d’une longue inscription faisant état des titres de noblesse de la marquise, elle porte une épitaphe qui fait son éloge : « Elle reçut de la nature, les vertus et les agréments, son âme fut sensible et pure, son courage éclata dans ses derniers moments. »
Les quatorze verrières de l’église sont l’œuvre de Joseph Guével, maître verrier à Noisy-le-Sec. Elles sont les copies, posées à la Libération, d’une série réalisée juste avant la Seconde Guerre mondiale et totalement détruite lors de bombardements en 1944. Réalisées dans un style naïf, elles font référence à la vie des fidèles et plus largement aux Romainvillois. Sur fond de champs labourés sont figurés des figures marquantes de l’histoire de la paroisse (l’Abbé Houël et les sœurs de la Providence) et les sacrements de l’Eglise catholique (baptême, communion, mariage, eucharistie). On remarque ainsi la reprise du thème, récurrent à l’époque, de l’Angelus de Millet ainsi que le recours aux images traditionnelles de l’iconographie chrétienne, comme celle du Bon pasteur.
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