La Villa Mauresque, à Herblay-sur-Seine, labellisée Patrimoine d'intérêt régional

Située sur les quais de Seine, à Herblay, la Villa Mauresque se distingue par son caractère exotique inspiré du style arabo-andalou. Œuvre de Victor Madeleine, dessinateur industriel, photographe et peintre né en 1854, elle appartient à un corpus d’édifices franciliens singuliers qui reflètent, de la fin du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, une fascination pour l’Ailleurs (Orient, Moyen-Orient).

Victor Madeleine acquiert plusieurs parcelles en bord de Seine de 1891 à 1914. Il s’attelle à la construction de sa villa dès l’achat des terrains, soit peu après l’Exposition universelle de 1889, qui a peut-être suscité son imaginaire et orienté son choix vers un orientalisme fantasmé, alors en vogue à l’époque.

Bien qu’édifié en deux temps (premier corps de bâtiment construit entre 1891 et 1894, puis réunification avec une maison attenante ), l’édifice présente une homogénéité certaine et a conservé sa physionomie d’origine. Sa façade au large balcon filant couvert, scandée de piliers architecturés, évoque le style hispano-mauresque : baies en fer à cheval, décor à motifs géométriques, moucharabiehs. L’intérieur présente des éléments de belle qualité, notamment les vitraux, les boiseries du salon et le patio.

À la mort de Victor Madeleine, en 1931, la maison est acquise par Arsène Lucien Banville d’Hostel, peintre, homme de lettres et officier de l’instruction publique. Sa fille en hérite en 1957 ; elle vendra la maison en 1994 à un artiste plasticien et photographe qui restaurera à l'identique les boiseries de la façade et le patio.

Philippe Druillet, artiste plasticien, dessinateur et auteur de bande dessinée, l'acquerra en 2012 et la vendra en 2022 à la ville, souhaitant qu’elle intègre le patrimoine communal.

Aujourd'hui, la villa constitue un édifice emblématique de la commune d’Herblay qui souhaite la préserver.