Région de toutes les excellences (économique, environnementale, scientifique et technologique) et seule région globale de l’Union Européenne, l’Ile-de-France fait face à un nombre croissant de défis : des fractures territoriales et sociales (hypermétropolisation, mal-logement), de nouvelles aspirations des Franciliens pour un changement du mode de vie après la crise du Covid, le changement climatique et la désindustrialisation. La Présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, et le Vice-président chargé du logement, de l’aménagement et du SDRIF-E, Jean-Philippe Dugoin-Clément, ont présenté le mardi 2 septembre dernier, la version finalisée du Schéma directeur de la région Île-de-France à l’horizon 2040, qui sera soumise au vote du Conseil régional du 11 septembre 2024.
Après une concertation d’une ampleur inédite lancée dès 2022, la Région Île-de-France a réalisé une enquête publique parmi les plus ambitieuses jamais organisées : plus de 8 700 contributions de franciliens dans plus de 160 lieux d’enquête répartis dans toute l’Île-de-France au sein des mairies, des chefs-lieux de cantons, au siège de la Région Île-de-France mais également sur une plateforme numérique dédiée. Ce tout nouveau SDRIF-E a triplé le nombre de ses contributions et quintuplé le nombre de lieux d’enquête par rapport au précédent document datant de 2013.
Construit avec l’ensemble des entreprises, associations, institutions et franciliens, le SDRIF-E a été salué par la commission d’enquête qui a émis un avis favorable sans réserve, contrairement au précédent SDRIF de 2013 qui avait reçu 3 réserves. Ce nouveau SDRIF-E a également reçu un avis favorable de toutes les Chambres de commerce et d’Industrie d’Île-de-France, de la Chambre d’Agriculture de l’Île-de-France, des conseils départementaux des Hauts-de-Seine, des Yvelines, de l’Essonne et de la Seine-et-Marne, qui prouve l’adhésion massive au projet de SDRIF-E.
Depuis la publication de l’avant-projet en juillet 2023, la Région Île-de-France a de nouveau renforcé les orientations et la vision portés par le SDRIF-E : celle d’un nouvel équilibre entre la Ville et la Nature, une Région des services où tous les habitants ont le même accès aux services publics : c’est la Région des 20 minutes. Pour y parvenir, le préalable est la création d’une Île-de-France polycentrique, visant à rééquilibrer logement, emploi, commerces et services afin de permettre à chaque Francilien de travailler, éduquer ses enfants, se divertir, se cultiver et pratiquer du sport à moins de 20 minutes de chez soi. 144 polarités sont ainsi créées, 4 de plus que dans l’avant-projet.
Le texte présenté par la Région Ile-de-France repose sur quatre piliers fondamentaux qui ont été enrichis. Ce SDRIF-E passe de l’aménagement au ménagement du territoire sans jamais pénaliser les projets des maires. Il est marqué par 3 caractéristiques :
La sobriété : ce SDRIF-E divise par 3 la consommation foncière par rapport à celui de 2013.
La soutenabilité : ce SDRIF-E prévoit un effort soutenable et identique à faire chaque décennie, moins de 178 ha/an de consommation d’espaces naturels et agricoles par décennie. Cela permettra à la Région Ile-de-France de rester à 75 % agricole et boisée en 2040
L’exemplarité : la Région Ile-de-France est déjà la région la plus exemplaire en matière de respect des espaces naturels puisqu’elle représente 5 % des espaces artificialisés alors qu’elle regroupe 20 % de la population française et qu’elle est à l’origine d’un tiers de la richesse nationale.
Une Ile-de-France sobre et verte
Sanctuariser 13% d’espaces naturels et agricoles de la Région, soit 178 000 hectares dont la sanctuarisation du Sud du Triangle de Gonesse ;
Créer 140 nouveaux espaces verts ouverts au public, soit 13 de plus que dans l’avant-projet et un 5ème PNR (Parcs Naturels Régionaux) avec un objectif : un espace vert à 10 minutes de chez soi ;
Intégrer 500 kilomètres de fronts verts qui protègent de l’artificialisation soit plus de 3 fois plus qu’en 2013.
Une Île-de-France dynamique, productive et plus indépendante
Consacrer 28 000 ha pour la souveraineté productive de la région dont la moitié pour la réindustrialisation ;
Sanctuariser 38 000 ha d’espaces agricoles ;
Atteindre une énergie 100% décarbonée en 2050 pour réduire la dépendance francilienne aux énergies fossiles grâce à notamment une réserve régionale d’environ 2 000 hectares pour les projets de la transition écologique et énergétique et de transports.
A ces dispositions, s’ajoute un bouclier rural renforcé qui bénéficiera aux projets de de 412 communes de grande couronne, qui disposeront d’un hectare garanti pour revitaliser les campagnes et renforcer les services publics.
Une Ile-de-France connectée
Mieux desservir les territoires avec le développement des transports en commun et la transformation du réseau routier ;
Créer 790 kilomètres de lignes supplémentaires avec une quarantaine de prolongements et de nouvelles liaisons de métro comme la ligne 19 entre Nanterre-Argenteuil-Triangle de Gonesse, la ligne 7 jusqu’à Drancy, la ligne 14 à Morangis, la ligne 18 à l’Est, la ligne 1 à Val de Fontenay et à la Garennes Colombes, la ligne 10 à Ivry et à Saint-Cloud, le prolongement de la ligne 4 au Sud . S’y ajoute une quinzaine de nouveaux projets de transports issus de la concertation: prolongement de la ligne18 jusqu’à Boissy-Saint-Léger, de la ligne 12 jusqu’à Sèvres, ajout du TCSP sur la RD4 et d’une navette fluviale à Ivry-Chatillon…
Une Ile-de-France solidaire
Davantage de constructions de logements dans la communes carencées en logement social afin de leur permettre de respecter les objectifs de la loi SRU;
Tendre vers un objectif régional de production à 70 000 logements/an, dont 2/3 seront abordables (logement social, logement intermédiaire ou accession à prix maîtrisé) ;
Soutenir la transformation de bureaux en logements et la mixité des zones d’activités économiques vieillissantes ;
Rechercher la mixité sociale dans les villes avec la mise en place d’une norme anti-ghetto (pas plus de 30% de logements très sociaux par commune) et le développement d’une vraie vie de quartier.
Enfin l’exécutif déposera trois motions :
Une motion exprimant l’opposition de la Région au projet de LNPN, que l’Etat nous impose d’intégrer mais qui ne sera pas cartographiée, dont l’impact socio-économique est désastreux pour les territoires concernés,
Une motion marquant l’opposition de la Région au projet de prison de Noiseau au profit de l’agrandissement de la prison de Fresnes et la nécessité de trouver un site alternatif au projet de Magnanville, le site actuel n’étant plus cartographié au SDRIF-E,
La création d’une enveloppe régionale pour rendre possible les projets sportifs d’intérêt régional comme le futur stade du PSG ou l’héritage sportif de la Colline d’Elancourt
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SDRIF-E environnemental- Objectif 2040
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