artisanat La Parisienne produit une bière artisanale brassée et mise en bouteille à Pantin. Elle a pu, grâce à l’aide régionale TP’up, acquérir une embouteilleuse et ainsi se développer. Interview de Lucas Lebrun, responsable communication de la brasserie.
Comment est née la brasserie La Parisienne ?
Lucas Lebrun : Jean Barthélémy Chancel est à l'origine de la création de cette brasserie. Issu d’une famille de vignerons, Jean s’est pris de passion pour les bières artisanales qu’il découvre en voyageant aux USA et en Angleterre, 2 pays où le phénomène de la craft beer (NDLR : bière brassée par un brasseur reconnu par un titre) est en plein essor. De retour en France, déçu par la pauvreté de l’offre brassicole, il crée sa première brasserie en 2011 : la brasserie artisanale du Luberon. Puis, fort de cette expérience, il fonde la brasserie La Parisienne en 2014.
De quelle façon la subvention régionale TP’up vous a-t-elle permis de vous développer ?
L. L. : Au départ, la brasserie se situait à Paris dans un ancien parking, au pied du quartier de la Butte aux Cailles, dans le 13e arrondissement. Nous avons déménagé pour nous développer en 2016, à Pantin (93), dans une ancienne usine de compresseurs datant des années 1930. Pour poursuivre sa croissance, en 2018, La Parisienne s’est équipée d’une salle de brassage de 40 hectolitres. Grâce à l’aide régionale TP’up, d’un montant de 55.000 euros, nous avons pu acquérir une embouteilleuse dernière génération qui nous a permis d’assurer la cadence de production.
Y a-t-il une tradition brassicole en région parisienne ?
L. L. : La région parisienne a une forte histoire brassicole. Il y a eu jusqu’à plusieurs dizaines de brasseries dans Paris intramuros jusque dans les années 1850. Mais la révolution brassicole par fermentation basse, puis les guerres ont porté un premier coup dur à la profession. En 1948, il ne reste que 12 brasseries en Île-de-France, et 6 à Paris. À la fin des années 1950, le phénomène des concentrations s'amplifie, ce qui entraîne une vague de fermetures. Si bien qu’au début des années 1990 on ne brasse plus à Paris, ni ailleurs en Île-de-France...
Et, aujourd’hui, les brasseries renaissent véritablement…
L. L. : Il faudra attendre les années 2000 pour que le phénomène des microbrasseries prenne le relais des usines et des grands groupes. Il existe à ce jour 70 brasseries dans la région et une réelle créativité chez les brasseurs, avec une envie de produire moins mais mieux, en s’adaptant aux nouveaux modes de consommation.
Une récolte participative et une fête !
La Parisienne célèbre sa bière saisonnière et locale l'Intramuros à travers 2 événements en 2019 :
- Samedi 14 septembre : une récolte de houblon participative qui réunira brasseurs amateurs et jardiniers en herbe,
- Jeudi 7 novembre : une « fête de la bière nouvelle » sur le modèle du Beaujolais nouveau, qui permettra de déguster l'Intramuros dans différents bars de la capitale.
Vous venez de lancer l’Intramuros, inspirée d’une bière traditionnelle parisienne…
L. L. : Nous sommes partis d’une recette de bière blonde historique de type petite bière. Il s’agit d’un style typiquement parisien, disparu depuis les années 1950. Une bière qui était consommée à midi, une bière très désaltérante et légère. Nous l’avons réinterprétée, en y ajoutant nos houblons parisiens pour lui donner une touche aromatique.
Quelle est la marque de fabrique de La Parisienne ?
L. L. Nous voulons faire une bière locale, accessible en termes de prix et de goût. Nous privilégions les circuits courts. Notre volonté est de nous approvisionner à moins de 100 km de Paris pour la majorité de nos ingrédients, comme le malt français, dont une grande partie vient de la Beauce… Nous avons planté 500 pieds de houblon en 2018 dans Paris. L’Intramuros est donc brassée à quelques km seulement des plantations. Nos bières sont aussi commercialisées en circuit court pour 1.200 clients en Île-de-France : hôtels, restaurants, épiceries, etc., conditionnées en bouteilles de 33 cl et en fûts de 30 litres.
Des brasseries artisanales lauréates de TP’up et PM'up
- La brasserie de la Vallée de Chevreuse a bénéficié d’une subvention TP'up de 50.000 euros en janvier 2017.
- La brasserie de Meaux a reçu une subvention TP'up de 14.600 euros en mai 2018.
- Les brasseries parisiennes BAP BAP, installées dans le quartier Oberkampf, ont reçu une subvention PM'up de 250.000 euros en mars 2019.
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Brasserie La Parisienne
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