L’Île-de-France fête le théâtre : un festival au cœur de l’été francilien

Le chapiteau rouge guide de loin le spectateur qui se serait égaré dans les près de 200 hectares de l’île de loisirs du Port-aux-Cerises, à Draveil (Essonne). Le festival « L’Île de France fête le théâtre » bat son plein. 

Un festival là où on ne l’attend pas

Parmi les 700 personnes accueillies ce jour-là, Claudine et ses 2 enfants connaissent bien le lieu : ces habitués choisissent même leurs dates de vacances en fonction de l’événement financé par la Région et gratuit. La famille vient d’assister à un spectacle de danse contemporaine Version Originale. Les réactions fusent. « Inattendu » pour Claudine. « J’ai adoré parce qu’ils nous ont invités à danser », s’exclame Ysée, 6 ans, qui n’a cessé de sourire durant les 45 minutes de représentation. « C’était génial ! », abonde Tom, son grand frère de 12 ans.

Dans cette pièce participative, les 4 danseurs invitent les spectateurs à devenir acteurs. Interprètes professionnels et amateurs se mélangent aux sons d’un morceau composé par Georges Asperghis, Récitation 3, interprété par un accordéoniste qui joue à quelques mètres. « La danse contemporaine rassemble simplement. Elle invite à lâcher prise, à se regarder autrement », déclare Sylvain Groud, directeur du Ballet du Nord et chorégraphe du spectacle.

« Notre mission est d’aller là où le théâtre n’est pas »

Faire découvrir des histoires porteuses d’émotions à partager, voilà l’ambition de « L’Île-de-France fête le théâtre ». Ce festival est porté depuis 8 ans par le Centre dramatique national des Tréteaux de France. « Notre mission est d’aller là où le théâtre n’est pas », raconte Olivier Letellier, le directeur, « car environ un tiers de notre public sont des visiteurs de l’île de loisirs qui n’avaient pas envisagé de se rendre à l’un des spectacles ».

Plus de 20 dispositifs de danse, théâtre et cirque composent le festival. Les enfants et adolescents prennent aussi la parole à travers des ateliers comme KiLLT (pour Ki Lira Le Texte) imaginé par Olivier Letellier. Les jeunes accompagnés d’un comédien jouent des histoires à haute voix. Le directeur des Tréteaux de France a également mis en scène la pièce Mon petit cœur imbécile qui fait salle comble à chaque représentation.

Inspirer les artistes des prochaines générations

Sous le chapiteau rouge, plus de 100 personnes sont regroupées dans un cercle autour duquel évoluent le comédien Romain Njoh et la danseuse de hip-hop Fatma-Zahra Ahmed. On se laisse emporter par l’histoire du jeune Akil dont la vie ne tient qu’à un souffle, à cause d’un cœur dont les battements déraillent. Pour récolter la somme nécessaire pour le soigner, sa mère Maswala tente de remporter un marathon. Pour Fatma-Zahra Ahmed, la scénographie est très stimulante parce qu’elle instaure une proximité avec le public, très diversifié. « Les enfants qui voient ce spectacle peuvent se reconnaître, se projeter et, à travers nous, se dire qu’être danseur ou comédien, c’est possible », explique-t-elle. « Quelque chose de très précieux se joue à chaque représentation sous ce chapiteau », poursuit Romain Njoh.

Laureen et sa mère Nolwenn ont été touchées par cette histoire, la chorégraphie et la mise en scène originale. Ces Franciliennes déjà présentes au festival hier reviendront demain précise Nolwenn avant d’ajouter que « cet événement, c’est l’opportunité de s’ouvrir dans un lieu qui associe la culture à la nature ».