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témoignage À 28 ans, elle est à la tête d’une exploitation de 153 hectares à Villeneuve-sur-Auvers, en Essonne. Rencontre avec une ambassadrice de la Région qui a bénéficié de la dotation jeune agriculteur.

La reprise de l'exploitation familiale

Quel cursus avez-vous suivi pour devenir agricultrice ?
Alix Heurtaut : Je viens d’une famille d’agriculteurs, mais je n’ai pas choisi tout de suite de devenir agricultrice. Avant, je voulais aller voir ailleurs, car d’autres métiers m’intéressaient. J’ai donc commencé une formation dans une école d’infirmière. Et puis, finalement, avec le recul, j’ai bifurqué vers un BTS agricole (BTS A) car c’était vraiment ce que j’avais envie de faire.

Comment s’est passée votre installation ?
A. H. : Mes parents avaient 2 fermes, une en Seine-et-Marne et l’autre en Essonne. Après mon BTS A, ils m’ont proposée de reprendre celle située dans l’Essonne. En entamant des études d’agriculture, c’était aussi mon but de reprendre cette exploitation. Mes parents sont fiers de transmettre leur savoir-faire et leur patrimoine. J’ai terminé mon BTS A en 2015 et je me suis installée en septembre 2017. Entre-temps, j’ai travaillé avec mes parents sur leurs exploitations.

Comment la Région vous a-t-elle aidée ?
A. H. : J’ai bénéficié de la dotation jeune agriculteur (DJA). Il s’agit d’une aide à la trésorerie versée sous forme de subvention à un jeune qui s’installe pour la première fois sur une exploitation agricole.

Un métier à la fois difficile et valorisant

Selon vous, quelles qualités faut-il avoir pour devenir agriculteur ?
A. H. : Il faut savoir travailler seul, être polyvalent, car je suis seule pour gérer 153 hectares, et être passionné, parce que la conjoncture actuelle est compliquée. Il faut aussi savoir qu’on a un rythme de travail qui varie dans l’année et surtout des revenus très irréguliers. 

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
A. H. : Je suis chef d’entreprise, indépendante. Je travaille dehors, cela contraste avec l’activité vers laquelle j’étais partie au départ, c’est-à-dire l’hôpital. Et puis, je travaille pour nourrir les gens, c’est valorisant. Le plus difficile consiste à prendre les bonnes décisions au quotidien pour avoir les meilleures récoltes.

Des projets d'agrandissement et de diversification

Sur votre exploitation, quels types de cultures faites-vous ?
A. H. : Je fais de la grande culture. Principalement du blé, de l’orge, du colza et des betteraves à sucre. Je vends ma production à une coopérative. Le blé est ma production la plus importante. Elle représente presque la moitié de la surface de l’exploitation. En France, avec les normes en vigueur, nous avons la chance d’avoir des produits agricoles d’excellente qualité. Certainement les meilleurs d’Europe.

Et maintenant, quels sont vos projets ?
A. H. : Je souhaiterais m’agrandir, si une opportunité se présente, afin d’augmenter mes revenus. Je souhaite aussi développer d’autres cultures, comme les lentilles et les pois chiches pour diversifier ma production et sécuriser mes revenus, car c’est plus rentable que le blé pour lequel le prix est fixé par le marché.

Dotation jeune agriculteur (DJA)
Afin de relever le défi du renouvellement des générations, la Région soutient l'installation des jeunes agriculteurs et agricultrices. Cette dotation est financée à 80% par le Fonds européen agricole et de développement rural et à 20% par l’État dans le cadre du Programme de développement rural (Politique européenne), dont la Région est l’autorité de gestion. Le montant de la dotation de base est de 12.000€. Il peut être modulé avec des bonifications pouvant amener ce montant à plus de 30.000€. Le montant moyen de la DJA versé en Île-de-France est de 22.400€. 

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