Patrimoines en poésie : interview d'Eloise Morandi, créatrice du personnage de Nina

« Nina est un poème pour toute personne qui la regarde ». C’est une délicate petite fille vêtue de rouge, vivant dans un monde enchanté et suspendu, qui mêle l’esthétisme à la poésie et le rêve à l’humour.  Elle représente un style que j’aime beaucoup. Toute en légèreté, composée de petites lignes, elle apparaît familière au spectateur qui la regarde.
Nina a une forte personnalité ; elle ne possède ni bouche ni bras mais prend corps aisément dans l'imaginaire de ceux qui la contemplent.
J’ai dessiné Nina pour la première fois lors de la « Milan Design Week » en 2005, un évènement consacré au monde du design qui se tient chaque année, pendant une semaine, à Milan. Assise sur un trottoir, un carnet de dessin à la main, Nina est née. C’est à l’aube, après une nuit d’esquisses, que le prénom m’est venu.  

Le personnage de Nina a embrassé avec joie et enthousiasme ce concours. En effet, quel meilleur public que les enfants ?
Dans le cadre du concours Patrimoines en poésie, j’aime à penser que les enfants sont à la fois « poètes et poèmes », comme l’évoque la citation de l'acteur américain David Carradine : « Si vous ne pouvez être le poète, soyez le poème ».
Nina est, à mes yeux, une ambassadrice poétique, un pont entre la région Ile-de-France et les enfants qui y vivent. Je voudrais qu’à travers ce personnage attachant, les enfants voient les châteaux, les statues et l’histoire d’une manière différente. En s’inspirant de ce patrimoine régional qui les entoure quotidiennement, ils pourront ainsi devenir des ambassadeurs de la culture.
Le concours que vous avez conçu est extraordinaire et j’aimerais beaucoup que les institutions italiennes puissent copier cette initiative.

C’est une bonne question ! Chaque année, Nina invente un nouveau moyen surprenant de faire connaître le patrimoine francilien.
J’aime beaucoup l’affiche réalisée pour la première édition du concours en 2016. Elle représente Nina assise sur une montgolfière, regardant au loin comme si elle savait qu’elle volerait à travers le temps et l’espace pour plusieurs années. Cette première illustration est d’ailleurs toujours encadrée fièrement dans ma maison.
Par ailleurs, j’adore l’édition de 2018 pour le style de la composition. Nina à vélo trace, sur un fond bleu, un parcours entre les monuments, l’art et la culture, invitant les enfants à participer au concours. Je suis également très touchée par l’affiche de 2020 où le choix des couleurs vives s’inspire des jouets qui ont envahi mon atelier après la naissance de mon fils. Il a commencé, depuis peu, à dessiner des lignes et des lignes avec un crayon, ce qui a guidé le trait de l’affiche de 2022.
Nina encourage tous les petits poètes franciliens !