Foot féminin Le Mondial féminin France 2019, organisé jusqu'au 7 juillet dans l’Hexagone, offre l'occasion de favoriser le développement du football féminin. Tâche à laquelle s’attelle déjà avec succès la Ligue de Paris Île-de-France de football (LPIFF) avec la Région Île-de-France. Interview d’Ahmed Bouajaj, secrétaire général de la LPIFF.
Comment se porte le football féminin ?
Ahmed Bouajaj : Il y a un engouement certain autour de ce sport. Les matchs des bleues se joueront dans des stades pleins. On a aussi une augmentation sans précédent du nombre de licenciées. Le football féminin est aujourd’hui une priorité de la LPIFF et de son président, Jamel Sandjak.
On revient de loin car le foot a longtemps été un sport masculin…
A. B. : Pourquoi un garçon aurait-il plus le droit de jouer au football qu’une fille ? Pour des raisons physiologiques ? C'est absurde ! Au contraire, aujourd’hui, on voit les filles avec un ballon sous la main, elles jouent dans la rue, dans l’école, sans se cacher… Il n’y a plus de frein à leur pratique, c’est sociétal.
Le football se féminise sur le terrain, mais en dehors ?
A. B. : Pour que le foot se conjugue au féminin, il faut des filles dans tous les secteurs de ce sport. Il n’y a pas que les joueuses, on a aussi énormément d’arbitres femmes. On compte maintenant 3.150 dirigeantes ou encadrantes en Île-de-France. On pousse les éducatrices et les parents de joueuses à s’engager et à occuper une fonction. Tout le monde doit pouvoir s‘épanouir au sein de ce sport. Et puis, le foot se joue aussi dans les institutions : on a 6 femmes au sein de la Ligue régionale sur un total de 14 élus.
Quelle a été la stratégie de la LPIFF pour développer le football féminin ?
A. B. : Depuis 2013, on a remis les clubs au centre de nos préoccupations. On les a accompagnés dans la formation, on les a aidés à se structurer, afin que les filles aient un accès à cette pratique. On a pris des initiatives, développé des actions de sensibilisation, en partenariat avec la Région notamment, comme « Fais briller ton quartier » ou le tournoi international Ladies Cup. Tout cela pour accroître les performances et l'évolution des effectifs des clubs régionaux.
Les stéréotypes existent-ils toujours ?
A. B. : Pour nous, la meilleure façon de gommer les stéréotypes est de passer à l’action : il faut penser à adapter les infrastructures à la pratique féminine. Des exemples ? Tout simplement supprimer les parois vitrées d’un vestiaire pour les remplacer par des murs pleins ou créer des maillots de foot adaptés aux diverses morphologies des filles, etc. Puis une fois le maillot enfilé, tout s’efface : les couleurs, les origines, les genres… Au final, le véritable enjeu, c’est la juste place de la femme dans la société.
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