La première voiture-restaurant climatisée VRU DEV 62 du réseau Sud-Ouest de la SNCF, datant de 1966, témoigne par ses différents usages successifs d’une riche histoire ferroviaire et culturelle.
Construit en 1966, « le wagon » situé face au lycée Paul Éluard de Saint-Denis est le premier exemplaire de la série des voitures-restaurants climatisées de type VRU DEV 62, affectées au réseau Sud-Ouest de la SNCF, de 1966 à 1987. Immatriculée 88-77 001, elle est la première d'une série de 42 voitures fabriquées par la CIMT-Lorraine et Brissonneau & Lotz, une société nantaise spécialisée dans la construction de matériel ferroviaire. La voiture-restaurant climatisée était accrochée aux meilleurs trains du réseau Sud-Ouest de la SNCF. Elle était notamment placée en réserve des voitures du Capitole Paris-Toulouse, un des premiers trains rapides français ; sa vitesse pouvait atteindre 160km/h. En 1987, elle est retirée de la circulation puis achetée en 1991 par le ministère de la Justice au profit de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) qui la transfère devant le lycée Paul Éluard pour la transformer en restaurant d'insertion.
La voiture présentait toutes les innovations de design, de confort ou de technologie des années 1960. Une cuisine moderne en acier inoxydable permettait la préparation complète des repas à bord. Une salle à manger spacieuse la complétait et pouvait accueillir jusqu’à cinquante-deux voyageurs répartis autour de treize tables. Disposant de l’air conditionné et de stores vénitiens entre les doubles-vitrages, cette voiture-restaurant climatisée garantissait aux voyageurs un certain niveau de confort.
Après plusieurs années d’abandon, "le wagon de Saint-Denis" a été récemment cédé à l'association "Les Dionysiaques", animée par deux professeures de français dionysiennes souhaitant le revaloriser. Malgré l’état dégradé de la structure, plusieurs éléments d'origine ont été conservés. Ainsi, son revêtement stratifié beige aujourd’hui dissimulé, ses porte-bagages avec éclairage incorporé, sept tables rabattables ou encore des patères et manivelles en inox attestent du caractère historique de ce monument du patrimoine ferroviaire francilien.
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