Flamme 2024 Sarah Mougharbel, créatrice de lunettes connectées pour les personnes en situation de handicap, a été choisie par la Région pour porter la Flamme paralympique à l’occasion des Jeux de Paris 2024. Entretien avec une jeune ingénieure engagée.
Jeune entrepreneuse à succès, Sarah Mougharbel a été choisie par la Région Île-de-France pour porter la Flamme paralympique avant les Jeux 2024. Un honneur pour la Francilienne accompagnée par la Région depuis plusieurs années dans le développement de la start-up Wyes. Et de ses lunettes connectées révolutionnaires qui permettent de communiquer en clignant des yeux.
Prix Best Innovation au salon Viva Technology en 2021, lauréate du programme Pépite Île-de-France de la Région, la start-up Wyes a mis au point des lunettes à la technologie oculaire inclusive pour les personnes en situation de handicap, qui n’ont plus la capacité de communiquer de manière verbale ou gestuelle. Une solution innovante qui pourrait améliorer la vie de milliers de personnes, qui lui a même permis de recevoir le Prix de l'Innovation aux Trophées ellesdeFrance 2023.
Cette année, la jeune femme portera la Flamme paralympique tout en continuant à développer son projet en faveur de l'inclusion et de l'autonomie. Rencontre.
Les porteurs de la Flamme : Sarah Mougharbel
Rencontre avec Sarah Mougharbel, porteuse de la flamme paralympique
En quelques mots, c’est quoi, Wyes ?
Sarah Mougharbel : L’histoire des personnes atteintes de la maladie de Charcot, paralysées et dans l’incapacité de s’exprimer m’a bouleversée. Lors d’un projet d’équipe en école d’ingénieur, nous avons imaginé des lunettes compatibles avec les appareils numériques. Grâce aux mouvements oculaires, le patient peut naviguer sur Internet, aller sur les réseaux sociaux et même travailler en toute autonomie.
Chez Wyes, on fait aussi du sport, non ?
S. M. : C’est vrai ! C’est le cas de José Utiel, ancien coureur de marathon, aujourd’hui paralysé. Friand de défis, il continue la course dans un fauteuil adapté, poussé par des sportifs qu’il guide à l’aide de ses lunettes. Il m’a convaincue de participer avec lui au Marathon de Paris.
En parlant de sport, que représentent les Jeux pour vous ?
S. M. : Les Jeux olympiques, et encore plus les Jeux paralympiques, symbolisent le dépassement de soi et l’inclusion. Chez Wyes, on court tous les jours contre la maladie de Charcot avec les personnes qui en sont atteintes. C’est un parcours long et semé d’embuches, mais avec de belles émotions à la fin !
Un sportif qui vous inspire ?
S. M. : Philippe Croizon ! Il a prouvé qu’il est possible de réaliser de grandes choses avec un handicap lourd. Je crois que sa vie nous donne des leçons importantes et qu’il inspire plein de gens.
Pourquoi pensez-vous avoir été choisie comme porteuse de la Flamme paralympique ?
S. M. : Je suis une femme entrepreneuse qui porte un projet d’inclusion, ça compte. Mais c’est surtout cette reconnaissance de la Région qui me fait prendre conscience des belles valeurs incarnées par Wyes.
Comment imaginez-vous votre passage avec la Flamme ?
S. M. : Le logo de Wyes représente deux visages qui se font face et forment un papillon. Une référence à l’autobiographie Le Scaphandre et le papillon de Jean-Dominique Bauby, paralysé à la suite d’un AVC. J’aimerais porter un bijou en forme papillon pour faire un clin d’œil aux patients, à José et à toute l’équipe de Wyes !
Le soutien de la Région Île-de-France, c’est important ?
S. M. : La visibilité offerte par la Région nous a fait connaître, notamment à l’étranger, et avancer sur les questions de technologie et d’accessibilité. J’ai aussi reçu le Prix de l’Innovation aux Trophées ellesdeFrance 2023. J’espère que ma petite notoriété va pousser les jeunes filles à se lancer dans les secteurs scientifiques !
Que veut dire être Francilienne pour vous ?
S. M. : Je suis née et j’ai grandi à Paris avec mes parents d’origine libanaise. J’ai aussi vécu au Japon et au Canada. L’Île-de-France est un endroit en ébullition où toutes les cultures sont célébrées, et où chacun peut innover. Avant de parler de rêve américain, on devrait évoquer le rêve francilien !
Un endroit préféré en Île-de-France ?
S. M. : J’en ai 1 000, mais mon dernier coup de cœur, c’est « Vive les Groues », un jardin urbain collaboratif et culturel au pied de La Défense. On y trouve une pépinière, un potager et un espace de coworking. À découvrir !
Découvrez les Franciliens porteurs de la Flamme
La Flamme olympique et paralympique des Jeux de Paris 2024 sillonnera l’Île-de-France à partir du 15 juillet 2024.
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Mercredi 6 mars 2024, ils étaient tous réunis au siège de la Région Île-de-France à Saint-Ouen (93) pour préparer ce moment spécial (photo).
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