interview Alors que la sélection des ouvrages en lice pour la 14e édition du Prix littéraire des lycéens de la Région Île-de-France a été dévoilée, nous sommes allés à la rencontre de Jim Bishop, le lauréat de la précédente édition dans la catégorie BD, qui évoque pour nous sa rencontre avec les lycéens franciliens.
Le Prix littéraire des lycéens de la Région Île-de-France mobilise 32 classes, soit 1 000 élèves dans les 8 départements franciliens. Constituant le jury de ce prix en charge de départager les œuvres, ceux-ci ont par la suite l’opportunité de rencontrer les auteurs lauréats des 3 catégories récompensées (roman, bande dessinée et poésie) lors d’ateliers et de rencontres durant l'année scolaire.
Si l’on connaît désormais les 9 œuvres qui seront proposées aux lycéens pour la 14e édition, l’an passé, c’est Jim Bishop qui avait remporté les suffrages pour le 9e art avec sa BD intitulée Mon ami Pierrot. Après cette année d’échange avec la jeunesse francilienne, il nous en dit plus sur cette expérience.
4 questions à Jim Bishop, lauréat du Prix littéraire des lycéens
L’an passé, vous avez remporté le Prix littéraire des lycéens de la Région Île-de-France avec Mon ami Pierrot, pouvez-vous nous parler de cette œuvre ?
Jim Bishop : C’est une histoire d’amour, d’amour de soi. Disons que cela traite du fait de s’aimer soi-même avant tout. C’est aussi un ouvrage qui parle beaucoup de liberté. Dans la forme, je me suis dit que pour exprimer la liberté il fallait que je déborde des cases, que les personnages sortent des cases symboliquement mais aussi littéralement. Pour cela je me suis inspiré d’auteurs très anciens. Cette BD, elle peut s’adresser et parler à tout le monde. Chacun peut se sentir concerné par la volonté d’oser aller quelque part. C’est aussi un livre qui peut être compris de plusieurs façons.
Vous avez participé à des rencontres avec des lycéens franciliens. Comment ont-ils appréhendé cette histoire ?
J. B. : Il y a parfois des idées un peu préconçues sur la façon dont les histoires d’amour doivent se dérouler. Le titre « Mon ami Pierrot » évoque la comptine « Au clair de la lune » qui a un double sens un peu grivois. Ce qui est un peu difficile à évoquer avec les lycéens. Certains comprenaient bien, d’autres moins. Ce qui les a le plus intéressé c’est peut-être la technique de dessin, l’approche narrative. Ils étaient très ouverts sur cet aspect de mon travail. J’ai aussi eu beaucoup de questions autour de l’utilisation de la couleur, car j’utilise des couleurs très vives. Je leur ai expliqué que la couleur servait à exprimer l’émotion.
Quels types d’échange avez-vous mis en place avec ce jeune public ?
J. B. : J’ai beaucoup échangé déjà autour du métier d’auteur car c’est parfois un métier un peu obscur pour le public. Moi, par exemple mes parents ne comprennent pas ce que je fais (rire). Alors de ce fait, les élèves étaient intéressés par les conditions matérielles du métier d’auteur, savoir si on en vit, à quoi ressemble la vie d’un bédéiste… Ils étaient aussi intéressés par mes inspirations. J’ai des modèles qui leur ont parlé car je suis très inspiré par la narration japonaise et le manga. J’ai donc pu évoquer des références qu’ils connaissaient, qui leur parlent. Parfois le simple fait d’évoquer ces références leur donnait envie de lire.
Comment avez-vous organisé ces temps d’échange ?
J. B. : Lors de ces rencontres, je faisais une partie dédiée aux réponses à leurs questions, et une autre partie tournée autour d’ateliers où je leur apprenais à faire une bande dessinée. Durant ces ateliers, certains m’ont vraiment surpris par leur talent, par leur réactivité. On sentait qu’il y avait quelque chose à travailler. Certains peuvent se révéler avec beaucoup d’imagination pour inventer des histoires, d’autres par leur technique de dessin. Peut-être ai-je rencontré de futurs auteurs.
Zoom sur la 14e édition du Prix littéraire des lycéens
Créé par la Région Île-de-France, le Prix littéraire des lycéens de la Région Île-de-France permet chaque année à 1 000 jeunes lycéens franciliens d’aller à la rencontre de la littérature contemporaine et d’auteurs au travers d’une sélection de romans, de bandes-dessinées et de recueils de poésie.
Cette année encore, le jury composé exclusivement d’élèves de seconde, première ou terminale, générales ou professionnelles devra trancher dans les 3 catégories parmi les 9 œuvres proposées.
Pour aller plus loin
Partager la page