Au vert Parmi les sentiers de grande randonnée qui sillonnent l'Île-de-France, il en est un, le GR2, qui permet une immersion dans les splendides décors du parc naturel régional du Vexin français depuis la gare de Mantes-la-Jolie (78) jusqu'à celle de Bonnières-sur-Seine (78). Une balade d'une trentaine de kilomètres que notre partenaire Enlarge your Paris a testé pour vous.
L'Île-de-France, le plus grand stade du monde
Alors que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 viennent de s'achever, la Région et Enlarge your Paris s’associent pour vous proposer une série de reportages hors-série à la découverte de sites sportifs franciliens. De la rivière olympique de Vaires-Torcy (77) à la vague de surf de Cergy (95), en passant par les rochers de la forêt de Fontainebleau (77), zoom sur une dizaine de lieux qui font de l’Île-de-France le plus grand stade du monde.
On le sait peu mais l’Île-de-France, en plus d’être recouverte à 75 % d’espaces agricoles et forestiers, est desservie par 390 gares de l’autre côté du périphérique. Et ce que l’on sait encore moins, c’est qu’elle est parcourue par de nombreux sentiers de grande randonnée balisés et entretenus par la Fédération française de la randonnée pédestre. Ce mix, probablement unique au monde, fait de la région francilienne l’endroit idéal pour pratiquer la randonnée sans avoir à prendre sa voiture. Et l’un des parcours les plus majestueux relie la gare de Mantes-la-Jolie à celle de Bonnières-sur-Seine sur une trentaine de kilomètres en suivant le GR 2, alias « Le sentier de la Seine », à la frontière de l’Île-de-France avec la Normandie dans le parc naturel régional du Vexin français.
Si aujourd’hui il s’agit de la frontière de l’Île-de-France, jadis c’était celle du Royaume de France. Car après avoir pris l’Angleterre en 1066, le chef normand Guillaume le Conquérant, fidèle à son nom, décide d’attaquer le Royaume de France. Ses velléités vont être stoppées à Mantes après une chute de cheval qui s’avéra mortelle. Mais fermons la page histoire et ouvrons notre carnet de voyage.
Quand vous quittez Mantes par le pont qui traverse la Seine, regardez derrière vous. Vous profiterez de la meilleure vue sur la très belle collégiale du XIIe siècle avec ses airs de Notre-Dame-de-Paris. Dans la bataille de Mantes, qui fut donc fatale à Guillaume, ses troupes détruisirent l’église qui se dressait là à l’époque. Pour narguer les Normands, les rois de France entreprirent de construire un édifice encore plus prestigieux. Et qui depuis traverse les siècles.
Des falaises qui servent de balcons sur la Seine
Une fois parvenu sur l’autre rive, on commence par longer la Seine depuis ses rives avant de grimper là-haut sur les falaises qui dominent le fleuve et lui servent de balcons. On y découvre de jolis sentiers qui serpentent à l’ombre des charmes, des pins et des chênes. Sous les pieds, les chemins sont roux d’aiguilles de pin. De temps en temps, une fenêtre s’entrouvre entre les arbres et on aperçoit, en contrebas, la Seine qui brille. Quand le chemin quitte les bois, fleurs d’origan, carottes sauvages et même des arbres fruitiers font leur apparition.
Une fois dans le charmant village de Vétheuil (78), je m’octroie une pause dans un café pour me reposer et me désaltérer avant de reprendre mon chemin des crêtes. Les falaises crayeuses, trouées de grottes mystérieuses, annoncent un autre village, celui de La Roche-Guyon (95) et son château troglodytique surmontée d’une spectaculaire tour normande. Ce sont les mêmes paysages qui ont inspiré les peintres comme Monet, Pissarro, Cézanne, Vallotton et Braque.
Dans le village, un gîte d’étape du foyer rural propose des lits à 24 euros la nuit pratiquement en face du château. On trouve aussi un bon petit Logis de France, Les Bords de Seine, qui propose des chambres paisibles avec vue sur le fleuve ainsi qu’une jolie terrasse où l’on peut se restaurer à l’ombre des platanes. On se croirait dans l’Aveyron à seulement 60 km de Paris. Si vous décidez de passer la nuit, vous aurez alors le temps d’explorer d’autres merveilles de La Roche-Guyon comme la Grotte à bières, un bar à bières artisanales niché dans la falaise, ainsi que le jardin (extraordinaire) du château. Ce potager-fruitier du XVIIe siècle, splendidement géométrique, fut sauvé après 100 ans d’abandon notamment par le paysagiste Gilles Clément, qui enseigne à l’Ecole supérieure du Paysage de Versailles (78).
Sur les traces de Zola
On y trouve aujourd’hui 675 arbres fruitiers à admirer dont des variétés rares aux noms évocateurs (Martin Sec, Beurré d’Angleterre, Bon chrétien d’hiver…). En reprenant le GR 2, on reste longtemps sur les balcons qui offrent un panorama sur les grandes boucles de la Seine avant de descendre vers Bonnières. À l’approche, je m’arrête dans un joli bar-tabac au bord de l’eau. Il y a quelques tables sous des tilleuls feuillus. Je sirote mon vittel-menthe et remarque le nom de l’établissement en haut du menu ardoise : Brasserie Émile Zola. « Il n’a pas vécu ici mais un peu plus loin, derrière la boulangerie » m’indique le gérant. Il venait là le week-end avant d’acheter une maison à quelques encablures de là, à Médan (78), devenue un musée consacré à son œuvre mais aussi à l’affaire Dreyfus (il fut l’auteur de la fameuse tribune « J’accuse » publiée dans l’Aurore pour prendre la défense du capitaine Dreyfus, Ndlr). Après cette balade, on ne peut que mieux comprendre son choix.
Infos pratiques : Randonnée sur les balcons de la Seine le long du GR2 de la gare de Mantes-la-Jolie (lignes J et N) à celle de Bonnières-sur-Seine (ligne J). Parcours de 30 km et 7 h 30 de marche.
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