Jeux paralympiques 2024 Hakim Arezki découvre le cécifoot en 2004. En 2010, il est sélectionné en équipe de France et sacré meilleur joueur de la Coupe de France. Son prochain défi ? Décrocher l’or aux Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre, au pied de la Tour Eiffel, avec ses coéquipiers.
À 41 ans, Hakim Arezki s'apprête à vivre ses 3e Jeux paralympiques après Londres en 2012 et Tokyo en 2021.
Médaillé d'argent paralympique de cécifoot à Londres, le défenseur central de l'équipe de France de cécifoot tentera de décrocher la médaille d'or cet été dans son pays, face à ses proches et sa famille. Un dernier défi dans la carrière bien remplie du joueur du Bondy Cécifoot Club (BCC).
Une consécration également pour celui qui a perdu la vue en 2001 lors d'un drame terrible en Algérie alors qu'il n'a que 18 ans et qui a découvert le cécifoot quelques années plus tard, en 2004, à l'Institut national des jeunes aveugles (INJA) de Paris. La découverte de cette discipline bouleversera sa vie en lui offrant un nouveau départ à travers la pratique du sport.
Ambassadeur du sport de la Région Île-de-France depuis des années, il profite de son statut pour raconter son histoire et transmettre son message d'espoir et de persévérance.
Rencontre avec un athlète de haut niveau qui fera tout pour donner la meilleure image de son sport aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
Le palmarès de champion d'Hakim Arezki
- Médaille d'or aux Championnats d'Europe (2022)
- 8e aux Jeux paralympiques de Tokyo (2021)
- Médaille d'argent aux Championnats d'Europe (2019)
- Médaille d'argent aux Championnats d'Europe (2019)
- Vice-champion olympique aux Jeux paralympiques de Londres (2012)
- Médaille d'or aux Championnats d'Europe (2009)
Rencontre avec Hakim Arezki, champion de l'équipe de France de cécifoot
Comment as-tu commencé le cécifoot ?
Hakim Arezki : Avant de perdre la vue, la musique et le foot étaient mes 2 grandes passions. Puis, j’ai perdu la vue en Algérie à 18 ans et la convalescence a été longue. J’ai dû tout réapprendre dans un centre de rééducation. J’y ai découvert le braille, j’ai dû apprendre à marcher seul et à sécuriser mes déplacements. Puis, je suis allé poursuivre mes études à l’Institut national des jeunes aveugles. C’est là que j’ai découvert le cécifoot.
C’est quoi au juste le cécifoot ?
H.A. : En quelques mots, le cécifoot est l’adaptation du « futsal » pour les personnes non voyantes et malvoyantes. Je dis bien malvoyants car certains joueurs ont un reste visuel, c’est pour cela qu’on joue avec un bandeau sur les yeux, pour que tout le monde soit sur un pied d’égalité. Seul le gardien voit et peut communiquer des informations à sa défense. Le coach et une personne postée derrière les cages jouent également le rôle de guides durant le jeu. L’autre particularité est évidemment le ballon avec lequel on joue : il est doté de petites billes qui font du bruit, ce qui nous permet de le repérer.
Qui t’inspire le plus au quotidien ?
H.A. : Je suis de la génération qui avait 15 ans en 1998, donc bien évidemment Zizou (Zinédine Zidane). C’est une idole sur le plan sportif, mais aussi sur le plan humain. C’est quelqu’un qui semble avoir gardé la tête sur les épaules. Au quotidien, il y a aussi mes coéquipiers qui m’inspirent et qui me portent.
En parlant de coéquipier, le cécifoot est un sport dans lequel la cohésion semble être une nécessité ?
H.A. : C’est vrai. Il faut constamment être attentif à ce qu’on fait et aux coéquipiers. C’est le b.a.-ba du sport collectif bien sûr, avec la confiance et le dépassement de soi. Tout ce qu’on fait, on le fait pour l’équipe. Ce qui est bien avec le cécifoot, c’est la grande polyvalence. Même défenseur ou milieu de terrain, on a la possibilité de marquer. Parce que l’équipe, elle t’emmène loin.
Raconte-nous ton plus beau but.
H.A. : Je pense que c’était en 2013, en Italie, à l’Euro. On était en demi-finale face à la Turquie, qui est une équipe très forte. J’ai fait un doublé et on a gagné 2 à 0 et accédé à la finale.
Les Jeux sont un rendez-vous crucial pour faire briller notre discipline, mais aussi nos personnalités malgré le handicap.
Hakim Arezki Joueur de l'équipe de France de cécifoot
Cette saison avec les Jeux au bout est un peu spéciale, non ?
H.A. : Clairement ! Et nous sommes pleinement conscients de cette échéance. C’est la dernière ligne droite avant le 1er septembre et l’ouverture des Jeux paralympiques. Les Jeux sont un rendez-vous crucial pour faire briller notre discipline, mais aussi nos personnalités malgré le handicap. Au-delà de l’aspect sportif, nous portons sur nos épaules une responsabilité sociétale. Nous devons incarner les valeurs qui font la grandeur de notre sport. Chaque médaille a un poids symbolique plus grand lors des Jeux.
Que tu comptes apporter au Village olympique et paralympique ?
H.A. : Toute ma motivation, ma force. Parmi les spectateurs, ce sont nos amis, nos proches, peut-être nos voisins : ce sont eux qui vont me motiver. Et bien sûr, j’apporterai mes chaussures aussi, ça peut être utile (rires).
Que t'inspire ton rôle d'Ambassadeur du sport de la Région ?
H.A. : Être Ambassadeur du sport, c’est quelque chose d’important car la transmission est essentielle. Je veux faire comprendre qu’avec de la volonté, tout est possible. Et c’est primordial pour notre jeunesse de recevoir ce message. Je veux leur donner envie de profiter des moyens qui sont mis en place pour profiter du sport et construire leur futur. Également, le handicap n’est pas une fin et peut même être le début de quelque chose de magnifique. C’est ce qui m’est arrivé. Et aujourd’hui je porte le maillot de l’équipe de France. Tout est possible !
En quoi consiste le soutien de la Région Île-de-France ?
H.A. : La Région nous aide financièrement pour qu’on puisse s’entraîner. Avec ce soutien, la Région met en lumière un sport et des personnalités uniques. C’est fondamental pour un sport comme le cécifoot.
Quel est ton endroit préféré en Île-de-France ?
H.A. : Sans hésiter, Boulogne-Billancourt. C’est la ville dans laquelle j’ai passé une grande partie de ma vie : j’y suis depuis 15 ans !
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