L’Autre Champ : un petit patrimoine naturel au cœur de la Seine-Saint-Denis

Au milieu des tours de béton, le jardin collectif de l’association « L’Autre Champ » est un petit espace vert dans lequel la nature s'épanouit en ville. 

Divisé en plusieurs parcelles, il accueille de nombreuses variétés potagères. Courgettes, concombres et poires ouvrent le bal pour la culture des fruits et légumes. Plus loin, des fleurs sauvages se dressent fièrement et font le bonheur des insectes pollinisateurs. Les plantes aromatiques et médicinales, présentes à foison, ont elles aussi leur place. Sans oublier les poules qui gambadent dans leur enclos en quête de vers de terre. De quoi offrir au voisinage une carte postale rurale en milieu urbain.

Animé depuis 2016 par l’association « L’Autre Champ », ce jardin collectif et pédagogique a reçu le label régional Petit patrimoine naturel. Il propose de nombreuses activités aux habitants du quartier : cinéma en plein air, jardinage en tout genre, découverte de la biodiversité, etc. 

Rencontre avec Kenza Dubois, membre de l’association depuis 2 ans. Une jeune femme engagée qui entend faire du jardin un lieu de partage et de préservation de la biodiversité. 

Que cultivez-vous avez-vous dans ce jardin ?

Kenza Dubois : Nous voulions reprendre ce jardin dans un environnement comme celui-ci où tout est dense, et avec très peu d’espaces verts. Et puis il y a Saint-Denis et Aubervilliers autour, des villes très carencées en espaces verts et très polluées. Chaque petit bout de jardin est bon à prendre et à protéger. Ce que l’on défend, c’est qu’il y ait une activité humaine compatible avec l’accueil et la préservation de la biodiversité.

Que représente pour vous ce label « Petit patrimoine naturel »?

K. D. : On a tendance à trop se concentrer sur les grands espaces, les forêts, les grands parcs, alors qu’ici, nous avons aussi de nombreuses espèces d’insectes, d’oiseaux, sans parler de toute la vie dans le sol. Et puis ce label, représente un intérêt stratégique. Nous souhaitons que ce jardin ne soit pas bétonné même s'il se trouve dans une zone à urbaniser. Ce label apporte une reconnaissance et une légitimité en plus quant à la valeur écologique de ces espaces.

Avez eu un accompagnement de la Région ?  

K. D. : Suite à la cérémonie des lauréats, une personne de la Région est venue passer une journée au jardin pour nous former aux protocole Spipoll pour les insectes pollinisateurs et Cubs sur la vie du sol. C’était la continuité logique de ce que l’on faisait déjà, et aussi une manière de le reconnaître plus officiellement.

Comment préservez vous la biodiversité ?

K. D. : Au niveau du sol, il faut toujours le couvrir pour permettre aux différentes espèces de se développer en hiver. Améliorer la qualité du sol passe par l’apport de matières organiques ou d’engrais verts. Il y a aussi le fait de cultiver une diversité d’espèces et de laisser des zones en libre évolution pour que la végétation spontanée s’exprime. Et puis ça permet d’avoir plein de fleurs sauvages dont les insectes pollinisateurs peuvent se nourrir. Enfin, le fait d’avoir un point d’eau constitue une réserver d’eau pour les oiseaux en été quand il fait très chaud. Cela participe aussi à créer un milieu humide qui attire tout un tas d’insectes différents de ceux que l’on a déjà ici.