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Avant les Jeux paralympiques. En savoir plus

agriculture Soutenue par la Région, Manon Scoquart a décidé de se lancer dans l’élevage caprin à Pommeuse (77). Elle-même fille d’agriculteur, la jeune éleveuse produira ses premiers fromages et yaourts dès le mois de mars 2025. Le début d’une aventure initiée par l’achat d’une ferme à quelques kilomètres seulement du village qui l’a vu grandir. Interview à quelques jours du Salon international de l'agriculture.

À Pommeuse, un petit village de Seine-et-Marne à seulement quelques kilomètres de Voulangis d’où elle est originaire, Manon Scoquart s’apprête à lancer sa propre exploitation. S’il elle n’a que 28 ans, cette jeune francilienne fille d’agriculteur peut déjà compter sur une solide expérience de l’élevage.

Après avoir acquis récemment sa propre ferme, qu'elle a baptisé la Chèvrerie briarde, ainsi qu’un cheptel de 44 chèvres, elle a bénéficié de l’Aide à l’installation pour le jeune agriculteur (AIJA), co-financé par la Région Île-de-France et l’Europe via le fonds Feader, qui lui a permis d’acheter tout l’équipement nécessaire à la production de fromages et de yaourts qu’elle s’apprête à lancer dès le mois de mars 2025.

À quelques jours du grand départ de cette aventure, et alors que le Salon international de l’agriculture prendra ses quartiers au parc des expositions de la Porte de Versailles du 22 février au 2 mars prochains, nous sommes allés à sa rencontre.

Crédit photo : Manon Scoquart

À quelques jours du lancement de votre exploitation, pouvez-vous nous parler de ce qui vous a amené à vous lancer ?

Manon Scoquart : J’ai toujours voulu avoir ma propre ferme, même si j’ai tout de même pris le temps avant de me lancer d’aller voir un peu ce qui se passait ailleurs. J’ai fait des études agricoles en me spécialisant dans l’élevage. J’ai ensuite acquis de l’expérience en travaillant dans différentes fermes, notamment en Australie où j’ai passé 9 mois. Dès mon retour en France, il y a eu la pandémie de Covid 19. J’ai donc fait des petits boulots en attendant de pouvoir me lancer à mon compte.

Comment s’est passée votre installation ?

M. S. : Comme mon père n’est pas encore à la retraite, je n’ai pas pu reprendre sa ferme. J’ai donc acheté ma propre exploitation et m’y suis installée l’année dernière. Durant toute l’année 2024, j’ai fait tous les travaux nécessaires, créé la fromagerie et le laboratoire. J’ai un grand pré autour de la ferme pour que les animaux puissent brouter tranquillement. Maintenant, je vais pouvoir produire mes premiers fromages dès le mois de mars car les chèvres vont bientôt mettre bas et donc commencer à faire du lait.

Je me place dans la ligne d’une agriculture raisonnée.

Comment avez-vous constitué votre cheptel ?

M. S. : Aujourd’hui j’ai 44 chèvres. Comme j’avais une année à vide le temps de réaliser les travaux, j’ai préféré acheter des chevreaux de 8 jours que j’ai eu en mars 2024. Ils proviennent de 2 élevages différents : l’un se trouve en Mayenne et l’autre dans le Loiret. Pendant toute l’année passée j’ai donc élevé mes chevreaux et les ai mis à la reproduction au mois d’octobre pour avoir des petits, et donc du lait, au mois de mars.

Vous avez reçu une aide de la Région Île-de-France, que vous a-t-elle permis de financer ?

M. S. : Comme je partais de zéro et que je créais mon exploitation, l’aide de la Région Île-de-France m’a permis d’acheter la totalité du matériel lié à la partie élevage et à la partie transformation et modernisation. Cette subvention de 85 000 euros m’a donc permis de financer quasiment tout le matériel dont j’avais besoin.

Maintenant que vous touchez au but, quels produits allez-vous proposer ?

M. S. : Pour commencer, je vais faire des fromages assez classiques comme les crottins, les bûches et les pyramides. Je ferai aussi bien-sûr des yaourts natures et aux fruits, du fromage à tartiner et de la faisselle. Pour les crottins par exemple, l’objectif est de produire entre 100 et 150 fromages par jour. 

Crédit photo : Manon Scoquart

Quels seront vos circuits de vente ?

M. S. : J’ai monté une boutique directement à la ferme pour pouvoir vendre directement ma production aux particuliers. Je la vendrai aussi dans les Amap, des restaurants, des boutiques de producteurs qui regroupent les produits de fermes alentours, et aussi un petit peu aux cantines scolaires. Je continue à travailler et à nouer des contacts pour élargir encore davantage mon portefeuille de clients. Il y a une forte demande sur les produits au lait de chèvre, notamment grâce aux valeurs nutritionnelles de leur lait par rapport au lait de vache.

Comment imaginez-vous l’évolution de votre ferme dans le futur ?

M. S. : Bonne question ! (rires) Je vais voir comment se déroule les choses durant ma première année, mais je ne pense pas augmenter mon cheptel. Je veux pouvoir continuer à travailler seule, me suffire à moi-même en restant autour d’une cinquantaine d’animaux. Pour une femme, les chèvres sont plus faciles à manipuler en termes de gabarit. Il est important pour moi de m’inscrire dans le contexte local. Mon but n’est pas de vendre en supermarché. L’idée est de travailler en respectant mes animaux. Je les soigne autant que possible en homéopathie. Je me place dans la ligne d’une agriculture raisonnée.

 

Si vous habitez dans le secteur de Pommeuse et que vous voulez en savoir plus sur les fromages la Chèvrerie briarde, et peut-être même les goûter, encore un peu de patience. Et rendez-vous dans le courant du mois de mars !

Rendez-vous au Salon de l'agriculture !

Du 22 février au 2 mars 2025, vous avez rendez-vous avec l'agriculture francilienne à la porte de Versailles. Retrouvez les producteurs de la région sur le pavillon Île-de-France pour des dégustations, des rencontres. 70 producteurs vendant leurs spécialités sous la marque « Produit en Île-de-France » vous y attendent. 

Crédit photo : © SIA

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