x

Avant les Jeux olympiques et paralympiques. En savoir plus

BIODIVERSITÉ Entretenu depuis plusieurs années par l’association « Espaces », le tronçon Petite Ceinture 14e-15e constitue un îlot de nature aux portes de Paris. Bénéficiaire du dispositif régional « Reconquête de la biodiversité », Espaces participe à préserver la biodiversité par des techniques d’écologie urbaine : la restauration de talus, l'aménagement d'abris, la plantation d'espèces locales, etc.

À l’entrée des 14e et 15e arrondissements de Paris subsiste une ancienne ligne de chemin de fer laissant la part belle à une végétation abondante. Ce tronçon long de 5 km n’est autre qu’une partie de la Petite Ceinture, une voie ferroviaire construite autour de Paris sous le Second Empire (1860–1870). Depuis plusieurs décennies, après l'arrêt de la circulation des trains, la nature a peu à peu repris ses droits créant ainsi des espaces naturels aux portes de Paris. 

Depuis plusieurs années, cette réserve de biodiversité est entretenue par l’association Espaces. En parallèle, elle accompagne des personnes en difficulté en les formant à des métiers liés à la transition écologique et aux espaces verts. L’association francilienne entretient ainsi certaines zones ferroviaires en réalisant des aménagements pour favoriser la biodiversité. 

Rencontre avec Ludivine Bourouf, directrice opérationnelle d’Espaces et Philippe Billot, jardinier de métier et encadrant de l’équipe Petite Ceinture 14e-15e.

Présentez-nous votre projet projet ? 

Ludivine Bourouf : Nous restaurons des talus et mettons en place des aménagements en faveur de petits animaux sauvages le long de cette portion de la Petite Ceinture. Ils sont réalisés par nos équipes de salariés en insertion ce qui leur permet de développer des compétences. Nos interventions doivent être discrètes pour que les traces de passages humains ne soient plus visibles par la suite. Notre ambition est de concilier l’insertion avec la préservation de l’environnement. Dans cette dynamique, nous avons d’abord été soutenus par la Région grâce à des subventions. Et depuis 2018, Espaces est lauréate de l’appel à projets régional "Reconquête de la biodiversité".

De quels autres dispositifs régionaux avez-vous bénéficié ? 

L.B. : Tous les ans, nous présentons à la Région différents sites à restaurer et où aménager des espaces naturels urbains. Nous intervenons aussi sur certaines gares SNCF labellisées "Petit patrimoine naturel". La Région soutient aussi Espaces pour l’entretien de rigoles forestières, ainsi que l’animation du Contrat eau, trame verte & bleue, climat. Enfin, nous avons également bénéficié du Budget participatif écologique qui nous a notamment permis d’investir dans de nouveaux vélos-rails afin d’intervenir plus facilement sur la Petite Ceinture. La Région est un partenaire très important pour nous.

Comment en êtes-vous venu à vouloir restaurer la Petite Ceinture ?  

L.B. : Nos premières actions ont été de restaurer des berges de Seine. Quand nous avons obtenu les conventions pour la Petite Ceinture, nous avons observé une dégradation des talus et une trame verte interrompue à cause de l’activité humaine. Les riverains jettent leurs déchets sur les talus, l’eau s’y accumule, il n’y a plus que de la terre qui se ravine et par conséquent les talus se dégradent. La faune et la flore sont aussi impactées et ne s’installent plus. Nous avons donc appliqué les techniques de restauration des berges de Seine aux talus de la Petite Ceinture. Dès le départ, nous ne souhaitions pas uniquement ramasser des déchets. Et comme nous avons à cœur de développer toutes sortes d’actions en faveur de l’écologie urbaine, la restauration de talus et les aménagements pour les petits animaux sauvages nous sont apparus comme une continuité logique. 

Crédit photo : © Région île-de-France

Quelles sont les bonnes pratiques que vous avez mises en place pour préserver la biodiversité ?

Philippe Billot : Pour restaurer les talus dégradés, nous utilisons de la toile de coco. Comme cela il n’y a plus d’effondrement de talus et la végétation peut s’y ancrer. Cela permet à la faune et la flore de se réinstaller dans des zones qui ont été dégradées et abandonnées. Nous avons également créé des gîtes pour les petits animaux sauvages afin de faire revenir certaines espèces : hérisson, fouines, chiroptères, écureuils, mais aussi des ruches à bourdons ou à abeilles solitaires. Les gîtes sont sécurisés dans des espaces clos pour protéger les espèces en déclin, en danger ou dérangées par les animaux domestiques qui viennent sur le site malgré l’interdiction. Nous allons également garder certains des tunnels fermés au public pour préserver l’habitat de pipistrelles, des chauves-souris qui se font rares et qui sont de véritables alliées contre les moustiques et autres petits insectes volants. 

Quels sont les enjeux de ce projet ?  

L.B. et P.B. : À Paris, les espaces verts sont recherchés, il n’y a pas beaucoup d’endroits pour se promener. L’ouverture de la Petite Ceinture répond à une demande des riverains, du public et des services de la Ville. Pourtant, la Ville sait que la Petite Ceinture est une réserve importante en termes d’écologie. On y trouve des zones de fraîcheur où il y a peu de nuisances sonores. Ce qui est compliqué, c’est de concilier tous ces enjeux : la sauvegarde de la biodiversité, la mise à disposition d’espaces pour le public et la problématique des déchets. C’est un sujet qui nous concerne tous. Mais heureusement, le résultat est là ! Avec le recul, on observe la présence d'espèces comme des hérissons, des renards, des fouines ou encore des oiseaux qui reviennent nicher. Ce retour montre que nos actions fonctionnent. Il y a une lueur d’espoir.

Crédit photo : © Région île-de-France
Crédit photo : © Région île-de-France
Crédit photo : © Région île-de-France
Crédit photo : © Région île-de-France
Crédit photo : © Région île-de-France

Le dispositif "Reconquête de la biodiversité"

La Région encourage les acteurs franciliens soucieux d’œuvrer en faveur de la biodiversité. Le dispositif “Reconquête de la biodiversité” est une aide financière dédiée aux projets et aux actions liés à la préservation et à la restauration d’espèces, de milieux naturels, de réservoirs de biodiversité et aux continuités écologiques.

Cliquez ici pour en savoir plus.

Pour aller plus loin :

  • thématique active Actualité

L’Autre Champ : un petit patrimoine naturel au cœur de la Seine-Saint-Denis

  • thématique active Actualité

Domaine de Villarceaux : histoire, calme et biodiversité

  • thématique active Actualité

8e édition de Jardins ouverts du 29 juin au 25 août 2024

Partager la page