patrimoine architectural Conçu en 1899 par l’architecte Eugène Petit, le cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine, inscrit en 1987 au titre de site naturel et paysager remarquable, est unique par son histoire et ses qualités architecturales. Il a reçu le label « Patrimoine d’intérêt régional » le 17 novembre 2023.
En 1899, profitant d’une nouvelle loi autorisant l’enfouissement des animaux, l’écrivain Georges Harmois et la journaliste féministe Marguerite Durand créent la Société Française Anonyme du Cimetière pour Chiens et autres Animaux Domestiques. Pour mener à bien cette entreprise originale et inédite, ils achètent la moitié de l’île dite des « Ravageurs », située en amont du pont de Clichy, qui sera rattachée à la berge en 1979 par le comblement d’un bras de la Seine. Le projet est confié à l’architecte parisien Eugène Petit, dont plusieurs immeubles du XIVe arrondissement portent la signature.
Ce dernier conçoit ainsi un majestueux portail de style Art nouveau, flanqué de deux portes pour le passage des piétons, ouvrant sur un cimetière-jardin organisé en quatre sections (chiens, chats, oiseaux et autres animaux). Parmi les plus de 800 tombes qui jalonnent les allées, plusieurs se distinguent par leur qualité architecturales et artistiques. Elles abritent parfois des animaux illustres (Rintintin, Prince of Wales…) – dont certains se sont distingués pour leurs services rendus (chiens policiers) – ou appartenant à des célébrités (Camille Saint-Saëns, Georges Courteline, Sacha Guitry, Michel Houellebecq).
Ce cimetière, premier du genre en son temps, connaît un vif succès dès son ouverture en 1899. Pendant près d’un siècle, cet engouement ne faiblit pas et dépasse les frontières régionales et nationales jusqu’en 1987 où le conseil d’administration décide sa fermeture.
Une mobilisation s’engage alors pour le sauver, soutenue par la mairie d’Asnières qui demande son classement à la Commission départementale des Hauts-de-Seine. Le 29 juin 1987, le site est inscrit par arrêté ministériel pour son « intérêt à la fois pittoresque, artistique, historique et légendaire ». La mairie parvient, deux ans plus tard, à racheter le terrain et en confie la gestion à une société indépendante avant de reprendre la main en 1997.
En 2001, le site connaît sa première campagne de restauration importante, rendue nécessaire par l’état de relatif délabrement des lieux. Le portail monumental et certains monuments sont restaurés.
Unique en Île-de-France et plus largement sur le territoire national, le cimetière compte aujourd’hui 859 concessionnaires de toute origine sociale et géographique, tandis que, depuis sa création, plus de 90 000 animaux y ont été inhumés. Son inscription en 1987 l’a distingué au titre de site naturel et paysager remarquable.
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